Nos publications
Mai 26
Un boxeur

Bousculée par ces 8 rivaux depuis près de 20 ans, la radio résiste encore

Vous vous rappelez du bogue de l’an 2000 et de l’accès internet 56k ? C’était il y a déjà 20 ans. Que de changements sont survenus depuis dans les médias, nouveaux et traditionnels. La radio, même si elle fut passablement bousculée, reste bien vivante.

Voici 8 rivaux, qu’il s’agisse de nouvelles plateformes ou de nouveaux types de contenus, qui sont venus jouer dans les pattes de la radio depuis près de 20 ans dans bien des cas.

Pourtant la radio demeure encore en relativement bonne santé, non ?

L’appareil multifonction
Le tableau de bord connecté
Les marques devenues médias
Le contenu en ‘streaming’ et à la demande
Les nouvelles virales (‘buzz news’)
Le Bluetooth
La « montréalisation » et la « torontisation » des ondes
L’audio social

1) L’appareil multifonction
Une personne tient un iPhone

Image : Jan Vašek sur Pixabay

Jusqu’à l’apparition des premiers ‘smartphones’, hormis peut-être le baladeur, la radio avait assez peu de rivaux au chapitre du divertissement portable.

Saviez-vous que le premier iPhone d’Apple, précurseur des ‘smartphones’, a été présenté… le 9 janvier 2007 ? Il y a déjà plus de 13 ans.

Écran de cinéma miniature, jukebox personnel et appareil photo, il est devenu le centre de divertissement portable que plusieurs traînent quotidiennement sur eux.


2) Le tableau de bord connecté

Qu’il soit équipé d’un système d’aide à la conduite, d’un GPS, ou même d’un centre de divertissement multimédia, le tableau de bord de notre véhicule a fait de plus en plus de place à l’électronique depuis le début du siècle.

Voilà déjà plus d’une décennie que le consortium Car Connectivity a été fondé; c’était en 2009.

Tandis que le partenariat AUTOSAR (Automotive Open System Architecture), dont l’objectif est de développer une architecture électrique/électronique ouverte pour l’automobile, remonte quant à lui à 2002.

Malheureusement pour les véhicules connectés, plusieurs obstacles se dressent encore sur leur route.

Cet article du magazine Nature expliquait en août 2009 comment de simples actes de piratage sur des véhicules connectés pourraient littéralement paralyser une ville de la taille de New York pendant des heures.


3) Les marques devenues médias

Les entreprises deviennent elles-mêmes leur propre média. En vidéo, elles créent leur chaîne YouTube. En audio, elles se racontent en baladodiffusion ou encore en webradio. À l’écrit, elles tiennent des blogues.

Chez de grandes chaînes d’alimentation et de pharmacies par exemple, on a mis en place une radio personnalisée.

La radio des pharmacies Jean Coutu, CPJC Radio en est le parfait exemple.

La webradio diffuse de la musique d’ambiance choisie, tandis que les publicités qu’on y entend vantent les produits en étalage et les soldes en cours.

On a même intégré de courts bulletins de nouvelles. Exactement comme le ferait votre station FM préférée.


4) Le contenu en ‘streaming’ et à la demande

Vous les connaissez. Deezer, Spotify, Pandora, Google Play Music.

D’accord, ils ne fournissent pas d’audio en temps réel. Donc, pas de nouvelles de dernière heure.

Pourtant, ces services musicaux sont très appréciés des amateurs de musique. Et ils évoluent.

Jusqu’à récemment, on se contentait de chaînes basées sur des styles musicaux, des décennies, etc.

Cependant, l’avènement de l’intelligence artificielle et des algorithmes permet désormais de créer des listes musicales selon le type d’activité qu’on pratique, nos habitudes d’écoute ou même selon notre humeur.

N’oublions pas non plus que même le contenu parlé s’écoute maintenant à la demande avec la baladodiffusion.


5) Les nouvelles virales (‘buzz news’)

Quel curieux phénomène ! Pourtant, le monde les adore. Les ‘buzz news’ comme on les appelle en anglais, ce sont les croustilles de l’information.

Des calories vides qu’on avale à pleines poignées tant qu’on n’a pas touché le fond du sac.

Or, la radio a un petit problème. Le son a besoin d’être particulièrement bon pour devenir viral. Oups !

Les mèmes deviennent viraux. Les vidéos loufoques deviennent aussi virales. Par contre, c’est beaucoup plus rare avec les extraits sonores.

À moins bien sûr que vous ayez LE François Pérusse en version 2.0 au sein de votre équipe ou que vous réussissiez à arracher des révélations croustillantes au premier ministre lors d’une entrevue.


6) Le Bluetooth

Enceinte portative, casque d’écoute et oreillettes. De tels appareils qu’on peut déplacer avec soi permettent de garder la connectivité avec sa tablette tactile ou son ‘smartphone’.

C’est pratique pour écouter la musique tandis qu’on vaque à nos occupations.

Si la technologie a été créée vers la fin des années 1990, c’est tout de même au début des années 2000 qu’on a commencé à vraiment « coupé le fil » entre nos appareils électroniques et les périphériques.

C’est d’ailleurs grâce à cette technologie de connectivité sans fil qu’il est maintenant possible de synchroniser son téléphone Android ou iOS avec sa voiture, elle-même dotée maintenant du Bluetooth.


7) La « montréalisation » et la « torontisation » des ondes

Pas facile de rivaliser avec les grosses vedettes montréalaises et torontoises connues du public, lorsqu’on est un jeune animateur dans une petite radio en région et qu’on souhaite percer un jour les grands centres.

Mais pas facile non plus pour l’auditeur d’entendre parler continuellement de Montréal et Toronto, alors qu’il aimerait volontiers qu’on lui parle de sa région, sa ville, peut-être même de son quartier.

Certes, ce n’est pas d’hier que les réseaux radiophoniques existent. Par contre, la centralisation s’est accéléré ces dernières années, et ce, même aux heures de grande écoute.

Surtout depuis l’avènement de la transmission IP qui a réduit considérablement les coûts comparativement à la transmission satellite.

Comme si ce n’était pas assez de voir les grosses entreprises montréaliser leurs ondes, certaines entreprises jadis considérées comme des indépendantes adoptent elles aussi le style des réseaux.

Le logo se décline ainsi à 4 ou 5 antennes regroupées sous une même marque, avec les mêmes jingles, le même site Web, etc.

Vous cherchiez des produits du terroir radio ? Allez plutôt du côté de nos radios membres. Vous aurez davantage de chance.


8) L’audio social

Il y a eu Facebook pour partager des nouvelles à sa mère et ses amis. Instagram et Pinterest pour les photos. Twitter pour suivre l’événement en direct.

Mais l’audio aussi permet de socialiser. SoundCloud en est sans contredit l’un des plus brillants exemples. Il a été créé en août 2007, il y a déjà 13 ans.

On y partage nos réflexions, nos courtes histoires, nos récits via des plateformes, tandis que les autres internautes peuvent réagir et interagir.

Même YouTube, quoiqu’il combine le son et l’image, est devenu un canal d’échange très prisé des internautes d’à peu près toutes les générations.


CONCLUSION

Vous voyez. La radio est encore vivante, quoiqu’elle ait été forcée de rivaliser avec toutes ces nouvelles plateformes et ces contenus émergents.

Oui, elle a été un peu ou même beaucoup bousculée par tous ces changements.

Mais si l’on compare avec la télé ou encore les médias imprimés par exemple, on peut dire que la radio a su mieux s’adapter.

Elle a adopté de nouveaux formats audio, de nouveaux canaux de transmission et changé ses façons de faire.

La radio demeure toujours aussi pertinente, intimiste et appréciée des gens. Même vingt ans après que nous soyons entrés dans le 21e siècle.

Combien de temps le restera-t-elle encore ? Malgré l’arrivée constante d’autres nouveaux rivaux ?

La fin reste à écrire…

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.