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Avr 04
Quelqu'un tenant une manette Sony PS3 devant un moniteur à écran plat sur lequel on aperçoit une scène de Grand Theft Auto

GTA : la meilleure promotion que la radio ait eu en 25 ans

Si je vous disais qu’un jeu vidéo a contribué plus que n’importe quelle autre publicité depuis 25 ans à promouvoir l’industrie de la radio. Me croiriez-vous ? C’est pourtant ce que le jeu Grand Theft Auto (GTA) fait depuis 1997.

 
Meilleure campagne promotionnelle dont on pouvait rêver

Dans les forums de discussion en ligne, les joueurs discutent ensemble de leurs radios préférées. Des sites consacrés aux jeux vidéo recensent les meilleurs stations dans le jeu. Sur le site GTA Radio, il est possible d’écouter certaines d’entre elles, et ce, sans jouer au jeu lui-même.

De quoi s’agit-il ? De l’un des meilleurs outils promotionnels que la radio ait pu avoir depuis le tournant du XXIe siècle : la série de jeux vidéo Grand Theft Auto (GTA).

Inconnue de plusieurs personnes, qui ne jouent évidemment pas aux jeux vidéo et n’en ont peut-être même jamais entendu parler, le premier opus est pourtant apparu en 1997.

Incidemment, le caractère dirons-nous simplement “adulte” de GTA ne rend pas celui-ci accessible à tous les joueurs, surtout pas les mineurs.

Toutefois, pour les ‘gamers’ qui s’y plongent, c’est incontestablement l’une des franchises de jeux vidéo parmi les plus divertissantes qui puissent exister. Et c’est beaucoup à cause (ou plutôt grâce) à… la radio.

Cherchez les termes « GTA Radio » sur YouTube. Vous aboutirez sur une impressionnante quantité de résultats recensant autant de stations radiophoniques fictives présentes dans l’univers de GTA.

C’est que depuis son lancement, la série s’est enrichie de nombreux épisodes, d’extensions ainsi que d’un mode de jeu en ligne, auxquelles s’ajoutent différentes compilations.

Et, en même temps qu’elle s’enrichissait d’un nouveau titre, de nouvelles stations radiophoniques émergeaient.

À ce jour, la franchise s’est écoulée à plus de 420 millions d’exemplaires à travers le monde. Rien de moins. Ce qui en ferait la 5e série de jeux vidéo la plus vendue de toute l’histoire.

Ironiquement, voilà autant d’auditeurs, sinon plus, d’une jeune génération dont on dit qu’elle n’écoute plus la radio mais qui en consomme pourtant à satiété à chaque fois qu’elle s’installe au volant d’une des rutilantes voitures de GTA.

Le mieux ? C’est qu’aucun d’entre vous dans les radios n’avez payé pour profiter de toute cette promotion. Mais, vous en bénéficiez quand même.

 

Une contribution insoupçonnée

En quoi et comment le jeu vidéo Grand Theft Auto a-t-il autant contribué à promouvoir la radio ?

Soyons honnêtes. À chaque fois que quelqu’un écoute une radio dans Grand Theft Auto, ce n’est évidemment pas la vôtre qu’il écoute.

Néanmoins, c’est déjà un auditeur potentiel. Du moins, c’est quelqu’un qui connaît la mécanique de la radio. Son fonctionnement. Ses codes. Etc.

Car, ce qu’il y a de particulier avec la série de Grand Theft Auto, c’est qu’avec chaque version du jeu vient tout une variété de nouvelles radio fictives.

Chacune avec son propre style musical et ses propres animateurs. Lithium FM, Lips 106, Radio Los Santos, etc. Nommez-les. Elles se comptent maintenant par dizaines.

Mieux, les stations radiophoniques qu’on écoute lorsqu’on joue sont pour ainsi dire indissociables de l’expérience dans laquelle se plongent les joueurs.

Personne, et j’insiste, personne ne s’imagine jouer à GTA en 2024 sans écouter l’une ou l’autre des stations radiophoniques. Personne. Puisque ça fait partie du jeu.

Il faut dire que les joueurs ne sont souvent pas que de simples auditeurs passifs.

Plusieurs stations radiophoniques permettent en effet l’ajout de leurs chansons préférées afin qu’ils deviennent comme les directeurs musicaux et de la programmation.

Pour dire comme la formule fonctionne, plusieurs grands noms ont prêté leurs voix et/ou leur musique à la franchise GTA au cours de l’histoire.

Qu’on pense aux acteurs Burt Reynolds et Samuel L. Jackson, à la chanteuse Debbie Harry, ou encore au flamboyant Axl Rose du groupe Guns N’ Roses qui prête sa voix au disc-jockey Tommy Smith de la station K-DST dans « Grand Theft Auto: San Andreas ».

Ce qu’il y a de plus admirable, c’est que, contrairement à de nombreux autres jeux vidéo qui s’évertuent à offrir des trames sonores inédites et exclusives, GTA compte plutôt sur de véritables chansons, écrites et composées par de vrais artistes qu’on peut entendre à la radio traditionnelle.

Autrement dit, la radio contribue aux carrières musicales tant dans l’univers réel que le monde virtuel de GTA. Pas mal, non ?

Cela aura a permis à de nombreux joueurs de découvrir des styles musicaux et des artistes qu’ils n’auraient sans doute pas eu la curiosité de chercher à connaître autrement.

Si Grand Theft Auto n’a probablement pas contribué à faire vendre davantage de récepteurs radio au fil des deux dernières décennies, il aura au moins contribué à habituer une nouvelle génération à écouter la radio et à leur ouvrir les oreilles sur de nouveaux styles musicaux et de nouveaux artistes.

D’autant plus encore que les radios de GTA sont devenues d’excellentes satires de la culture populaire. Non seulement à travers les interventions des animateurs, mais également toute la mécanique de diffusion de la radio.

Qu’on pense aux publicités créées de toutes pièces qu’on peut y entendre, aux talk-shows fictifs, ou encore à des flashs infos qui rajoutent à l’expérience de jeu.

Une façon admirable d’attirer l’attention de la population sur le média radiophonique, et que vous ne soupçonniez sans doute même pas. Pour rappeler toute l’importance que le médium radiophonique occupe dans la société, et ce, jusque dans l’industrie lucrative du jeu vidéo.

En cela, on peut dire merci aux créateurs de Grand Theft Auto.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.

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