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Fév 16
Homme assis avec une radio

Pourquoi la radio n’a-t-elle jamais été réellement menacée

La radio n’a jamais été menacée jusque-là. Enfin, pas réellement. Elle a continué de croître, mieux que d’autres médias traditionnels parce qu’elle a su s’adapter. Non seulement son contenant, mais surtout son contenu.

En perpétuelle évolution

Oui, le contenant radio a beaucoup évolué lui aussi depuis sa création. J’en conviens.

On est passé d’immenses récepteurs, immobiles dans un coin du salon, pour en arriver jusqu’à de petits appareils qui tiennent aujourd’hui dans notre poche. C’est impressionnant, quand même.

Mais, ce n’est toutefois pas à ces changements qu’on reconnaît particulièrement l’évolution de la radio.

Un salon des années 1960

Un salon des années 1960 (Photo : PicFeed / Internet Archive)

Au fond, qu’il s’agisse des ondes hertziennes ou du streaming dans notre téléphone portable, ce ne sont que des modes de transmission et de réception.

Or, le contenu radiophonique, lui, a beaucoup plus évolué depuis 100 ans, oserais-je écrire.

Par les genres musicaux, dans les sujets traités, dans la façon d’animer, les bulletins d’information, etc.

De tous les médias traditionnels, je dirais même que c’est sans doute la radio qui est demeurée la moins figée dans sa forme “traditionnelle”.

Réécoutez une émission de 1962, une autre de 1982, puis écoutez la radio actuelle. C’est le jour et la nuit.

Les rivaux l’ont toujours forcé à innover

Si la radio a su rester vivante, c’est notamment qu’elle a été façonnée avec la société, au lieu d’en être simple témoin.

Écoutez la radio d’Afrique, d’Europe et la nôtre. Dites-moi sans rire qu’aucune n’est différente des autres.

Mais, hormis les lieux et les époques, c’est sans doute aussi beaucoup à cause de la compétition si la radio s’est autant transformée.

A priori, on pourrait croire que l’arrivée d’une flopée de nouvelles technologies dans l’auto y relèguera la radio au second plan. Peut-être même jusqu’à mourir, diront certains.

Sérieusement ? C’est oublier que la radio en a vu d’autres.

Quand la télé est arrivée dans le salon, la radio commençait à prendre l’air hors de la maison.

Dans l’auto, où elle s’est nichée, il y eut les cartouches 8 pistes et les cassettes.

Puis, les disques compacts et les fichiers MP3. On lui a même imposé les vinyles comme voisins sous la planche de bord pendant une certaine période.

Ceci étant dit, je dois l’admettre. La technologie progresse aujourd’hui à un rythme effréné. Presque épeurant.

À titre d’exemple, BMW a présenté lors du dernier Consumer Electronics Show (CES 2022), un écran 31″ en résolution 8K (8000 x 2000 pixels) destiné aux passagers à l’arrière du véhicule.

Un écran aussi grand qu’à la maison. Avec le lecteur multimédia Fire TV d’Amazon, on peut y visionner des contenus via la connexion 5G de la voiture.

Le BMW Theatre Screen avec Amazon Fire TV

(Photo : BMW)

Cela signifiera-t-il la disparition de la radio à bord du véhicule ? Rien n’est moins sûr. Car, déjà, la radio réagit.

La clé du succès dans l’hybridation ?

Une nouvelle dynamique s’est imposée depuis quelques années. Les gens ne veulent plus simplement de contenus linéaires.

Ils souhaitent décider, sélectionner eux-mêmes et interagir avec le contenu. La radio peut-elle le leur offrir ? Absolument.

On a tous besoin d’entendre des histoires nous être racontées. De la musique pour nous divertir. Des nouvelles pour nous informer. Un brin de folie pour nous faire rire. Que ça soit en direct ou en différé, par ailleurs.

Déjà, les exemples d’innovation en radio existent. Ils prouvent que la radio est en train d’évoluer, voire se réinventer.

On peut penser en outre à la technologie DTS AutoStage™ de Xperi, qui permet l’hybridation des contenus radiophoniques avec l’univers numérique.

XPERI DTS Autostage – A walkthrough demo

Il est ainsi possible d’écouter nos contenus préférés (FM, DAB+ ou HD Radio notamment) et, en même temps, bénéficier de contenus supplémentaires émanant de l’univers numérique.

À quoi peut-on songer ? À des informations sur les artistes en ondes, des paroles des chansons, etc. La plateforme présente déjà d’ailleurs des informations en provenance de plus de 78 000 stations et plus de 100 000 émissions.

On y trouve les détails sur plus de 40 millions de pistes audio et plus de 4 millions d’albums. De courtes biographies sur plus d’un million d’artistes y apparaissent aussi.

Voilà un bel atout pour un produit audio gratuit, qui représente le moins de risque pour les accidents et dont la réputation n’est plus à faire.

Avec l’arrivée de tableaux de bord dotés de fonctionnalités technologiques avancés, de belles opportunités sont à saisir pour les radiodiffuseurs.

Pourquoi ne bâtiraient-ils pas justement l’avenir de la radio sur ces opportunités à saisir ?

Mélanger les genres, créer de nouvelles idées, entrer en contact direct avec l’auditoire, ça ne nous a jamais fait peur.

Comme je le disais précédemment, la radio a toujours su évoluer avec son époque. Alors, qu’elle continue ainsi.

En terminant, dans cet épisode du balado « N’ajustez pas votre radio », le directeur du CRTQ Alain Dufresne évoque justement sa vision pour l’avenir de la radio.

Vous constaterez que pour lui, peu importe le moyen de l’écouter, la radio demeurea encore longtemps.

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SUGGESTION

Consultez les nouvelles lignes directrices énoncées récemment par la North American Broadcasters Association (NABA) pour les nouveaux modèles d’autoradios et les systèmes multimédias dans les véhicules.

Lisez notre texte « De nouvelles lignes directrices sur les systèmes de divertissement à bord des voitures » afin d’en apprendre plus.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.

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