(Par Simon Forgues) – Tant comme particuliers que comme entreprises, nous consommons des millions de petits appareils électroniques à chaque année dans le monde.
Or, sommes-nous pleinement conscient de la quantité de déchets que nous générons ainsi ?
On a tous chez soi ou au travail un téléphone cellulaire qui va rendre l’âme un jour ou l’autre, un vieil ordinateur qu’il faudra bien remplacer lui aussi éventuellement, ou encore un lecteur MP3 qui finira presque invariablement à la poubelle.
Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, ce sont entre 20 et 50 millions de tonnes de déchets électroniques que les humains génèrent annuellement. C’est énorme.
De cette quantité, on n’en recycle malheureusement qu’une quantité relativement faible. C’est bien là le problème.
Si au lieu de mettre nos ordures électroniques dans une benne en route vers un dépotoir, on les déposait dans des centres spécialisés, on réduirait considérablement les risques de contamination des sols et des nappes phréatiques, c’est-à-dire l’eau souterraine.
De petite bombes à retardement pour l’environnement
Outre le plastique, qui renferme d’impressionnantes quantités de sous-produits du pétrole, on y trouve notamment du verre, du plomb, du cadmium, de l’arsenic, de l’aluminium, du cuivre, et même des métaux plus précieux comme de l’or par exemple.
Curieusement, moins du quart des appareils électroniques sont recyclés aux États-Unis, un pays qui, comme on le sait, figure pourtant parmi les plus grands consommateurs mondiaux de matériel électronique.
C’est d’autant plus ironique que dans certains cas, quelques-uns de ces matériaux peuvent coûter jusqu’à 10 fois plus cher à extraire qu’à recycler.
Poser des gestes tant à la maison qu’au bureau
1) L’une des bonnes habitudes à prendre, c’est de réparer autant que possible au lieu d’acheter. Dans la mesure du possible, évidemment. On sait tous qu’il y a certaines réparations qui, à un moment donné, deviennent impossibles.
On est stimulé par la surconsommation et, au lieu d’étirer la vie d’un ordinateur, on va en acheter un nouveau. Alors que dans les faits, s’il était ouvert et qu’on ne faisait qu’y insérer quelques nouvelles composantes, il deviendrait sans doute à peu près aussi performant que dans sa prime jeunesse.
À la maison, par exemple, nous avons créé notre ordinateur avec les pièces dont on avait besoin. Tant et si bien qu’on a pu y rajouter des barrettes de mémoire quand on en avait besoin ou encore racheter un nouveau ventilateur quand le vieux a brisé. Il est encore suffisamment en forme pour avoir vu passer 4 systèmes d’exploitation Windows.
On l’a acheté avec Windows XP, et, depuis, on a grimpé les échelons de Windows jusqu’à y installer la mise-à-jour de Windows 8.1 récemment.
2) Au pis-aller, quand c’est possible, étirez la vie des appareils en les refilant à des gens qui n’en ont pas. Votre vieille tablette commence à s’essouffler pour répondre à l’utilisation que vous en faites ? Refilez-là à un neveu qui n’en a pas ou même à des organismes de charité, comme une maison des jeunes ou encore une association d’aide aux enfants malades.
3) Choisissez des marques qui utilisent des produits clairement identifiés comme ayant des composantes recyclés ou qui proposent un programme de recyclage. Achetez des appareils dans des magasins qui offrent des programmes de recyclage et reprennent les vieux appareils.
Il existe d’ailleurs des boutiques qui reconditionnent des ordinateurs et où vous pourriez sans doute trouver de bonnes aubaines. Certains font du commerce en ligne, si vous n’en avez pas une près de chez-vous. À Gatineau, juste en face d’Ottawa, de l’autre côté de la rivière des Outaouais, une entreprise d’économie sociale du nom de Valoritec s’emploie justement à réusiner des ordinateurs et d’autres appareils électroniques afin de leur offrir une seconde vie.
Leurs activités sont d’autant plus louables que Valoritec emploie des personnes à mobilité réduite, plus particulièrement avec des limitations intellectuelles ou des problèmes de santé mentale, et leur permet donc de développer leur potentiel d’employabilité et éventuellement intégrer le milieu du travail en entreprise.
4) Enfin, et c’est le plus important, rapportez vos vieux appareils électroniques dans les points de dépôt s’il y en a, au lieu de les jeter machinalement à la rue avec vos ordures. Vous aurez plus de chance de leur donner une seconde vie que s’ils finissent au dépotoir.
Plusieurs chaînes de commerce au détail disposent de boîtes où l’on peut y déposer nos vieux appareils électroniques afin qu’ils soient recyclés.
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