Certains se demandant parfois à quoi les radios communautaires servent-elles et, surtout, pourquoi l’État devrait-il les soutenir? La réponse est courte et simple : parce qu’elles sont essentielles. Simple comme ça. Voyez plutôt.
La majorité des gens comprennent que, sans les radios communautaires comme les nôtres, plusieurs de nos collectivités ne seraient sans doute pas en aussi bonne posture qu’elles le sont aujourd’hui.
Certains en revanche s’interrogent, ou doutent même quelquefois de la pertinence pour l’État de soutenir des radios communautaires comme les nôtres. Qu’importe s’il s’agit du gouvernement fédéral, provincial, ou encore municipal.
Ils prétextent entre autres choses qu’il n’est pas du rôle de l’État d’intervenir dans le domaine médiatique. Ou qu’il existe d’autres secteurs d’activité autrement plus importants à soutenir.
C’est normal; on a le droit de se poser des questions.
Mais, au lieu d’emprunter des raccourcis, prenons un peu de recul et voyons plutôt ce que sont en réalité nos radios communautaires.
Des médias en symbiose avec leur milieu
Dans plusieurs cas, ces radios de proximité représentent la seule, ou à tout le moins l’une des rares sources d’informations locales et régionales qui existent dans le milieu.
Pour des communautés rurales, et éloignées dans bien des cas comme plusieurs collectivités en situation de minorité linguistique, il s’agit très souvent de l’unique média offrant une couverture aux évènements et aux problèmes locaux qui touchent directement les citoyens.
Ces radios fournissent donc des informations à la fois précises et à jour. Elles aident ainsi les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux à prendre des décisions éclairées qui tiennent compte des besoins spécifiques à ces communautés. Souvent d’ailleurs, sur des enjeux aussi fondamentaux que l’éducation, les soins de santé ou encore l’environnement.
Le plus bel exemple de la diversité des voix
Les radios communautaires apportent une diversité de voix et des perspectives qui ne sont pas forcément toujours représentées dans les médias de masse traditionnels, et notamment chez ceux appartenant à des intérêts privés.
En offrant une tribune à des groupes souvent sous-représentés, même quelquefois carrément marginalisés, ces radios représentent une importante contribution pour une société à la fois plus diversifiée et inclusive.
Incidemment, elles sont toutes des organismes sans but lucratif au sein desquels tous les membres de la collectivité peuvent s’impliquer, et ce, dans une multitude de domaines, dont notamment en matière de gouvernance.
Des agents de cohésion sociale
Comme elles jouent un rôle fondamental dans la vie communautaire et socioculturelle au sein de leur collectivité, ces radios sont littéralement des vecteurs de cohésion sociale. Elles permettent en outre de rapprocher les citoyens partageant des intérêts communs, et ce, par le biais d’une programmation taillée sur mesure pour eux.
À travers des émissions variées de divertissement, d’information et de discussion sur les enjeux locaux, elles contribuent à rassembler les gens et renforcent ainsi les liens entre les membres d’une communauté.
Les effets peuvent d’ailleurs se faire ressentir jusque dans la santé mentale et physique des résidents, ainsi que leur mieux-être d’une façon plus générale. Sans blague.
Imaginez les effets positifs d’avoir chez soi, au sein de son milieu, une radio communautaire qui parle notre langue, qui diffuse de la musique qu’on comprend et qui nous informe sur des sujets qui nous touchent de près.
Voilà un avantage tant pour l’individu lui-même que pour l’ensemble de la collectivité.
Des porte-voix d’importance
Enfin, est-il nécessaire de le rappeler, les radios communautaires sont un moyen efficace pour l’État de communiquer directement des messages à la population.
En diffusant par exemple les annonces des divers paliers gouvernementaux, en disséminant les alertes de sécurité publique, ainsi que d’autres informations, les radios communautaires aident les gouvernements à atteindre un large public et assurent une diffusion rapide et efficace de messages jugés essentiels.
En conclusion, on peut dire sans se tromper que l’État ne saurait se priver de la présence de radios communautaires telles que les nôtres au sein de nos collectivités. Particulièrement chez celles évoluant en situation de minorité linguistique.
Car, non seulement sont-elles bien souvent les seules à fournir de l’information fiable au sein de leur milieu, mais elles contribuent également à la pluralité des voix et renforcent les liens entre les citoyens.
Elles ont également cette faculté d’offrir à des groupes marginalisés et sous-représentés, une tribune où ceux-ci peuvent être entendus. Quelque chose que ni la radio privée, ni la radio publique ne leur offrent concrètement.
Si quelqu’un de votre entourage exprime un jour le doute quant à la pertinence pour l’État de soutenir des radios communautaires telles que les nôtres, faites-lui lire ce texte.
Peut-être comprendra-t-il mieux. Enfin, je nous le souhaite.