Comme d’autres gros, et même de petits médias avant lui, le Toronto Star a annoncé récemment le licenciement de nombreux salariés. Plusieurs d’entre eux occupaient des postes à temps plein.
À première vue, la nouvelle n’a rien de surprenant. Ce n’est pas la première entreprise de presse à congédier des employés au cours des dernières années.
Or, ce qui étonne dans le cas présent, c’est qu’au nombre des employés invités à partir, plusieurs avaient été embauchés lors du lancement de l’application Star Touch il y a moins d’un an.
Le problème? La chute des revenus publicitaires continue d’affliger Torstar, le groupe de presse canadien qui possède notamment le Toronto Star. Malgré sa percée dans le numérique, l‘entreprise a enregistré des pertes de près de 24 M$ au second trimestre de l’année.
Chiffres décevants mais encourageants en même temps
Même si Star Touch pour iPad et Android n’a pas encore comblé les attentes des patrons, l’entreprise garde le cap. Les lecteurs acquis sont apparemment fidèles au nouveau produit. C‘est au moins ça. On en gagne peu mais on en garde beaucoup une fois acquis.
N’empêche, il y a loin de la coupe aux lèvres avant d’atteindre les chiffres espérés.
Selon TVA Nouvelles, qui cite le Financial Post, Torstar s’était fixé l’objectif de 200 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année. À ce jour, l‘entreprise n’en aurait que 55 000 à 60 000 en ce moment.
Le Toronto Star n’a pas l’intention d’arrêter la publication de sa version quotidienne en papier comme l’a fait La Presse. Pas plus qu’il ne reculera dans l’univers numérique.
Efforts, temps et argent pour les petits médias
Morale de l’histoire? Ça prend du temps. Il faut investir beaucoup de temps, mais aussi beaucoup d’énergie et d’argent.
« Créez des applications de streaming », disent les uns aux radiodiffuseurs communautaires. « Allez sur les plateformes mobiles », disent les autres aux hebdos locaux.
Le numérique, remède miracle aux problèmes des médias? Possible, mais encore faut-il y mettre du temps, des efforts et de l’argent.
Or, ni le temps, ni les efforts, ni l’argent ne poussent dans les arbres.
Si une entreprise de la taille de Torstar éprouvent des difficultés à passer vers le numérique, alors imaginez pour de petits médias comme les nôtres.
Lorsque nous avons comparu en mars dernier devant le Comité permanent du patrimoine canadien, nous avons dit aux élus que nos médias locaux avaient besoin d’aide.
J’aurais beaucoup aimé pouvoir citer le Toronto Star en exemple. Les applications mobiles, oui. Sauf que…
Évidemment, je remercie les membres du Comité d’avoir tendu l’oreille à nos doléances. Il se sont montrés intéressés par nos demandes. Très intéressés, me semble-t-il.
J’ose encore espérer que les prochains mois apporteront de meilleures nouvelles à nos petits médias communautaires qu’au Toronto Star cette semaine. Le temps nous le dira.
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