S’il y a 3 aspects indissociables d’un projet de radio communautaire, ce sont bien les aspects économique, politique et culturel.
Peu importe le projet de radio communautaire, petit ou gros, ces 3 aspects sont intimement liés.
D’abord, vous devez recevoir l’appui de la classe politique locale et régionale. Ensuite, la communauté des gens d’affaires doit être derrière vous. Enfin, le secteur artistique et culturel doit être intégré à part entière.
Dans l’ordre ou dans le désordre; aucun ne compte plus que l’autre. Sauf que sans ces 3 pivots essentiels à la vie communautaire de votre ville et de votre région, le projet sera presque invariablement voué à l’échec dès le départ.
On ne fait pas de radio que pour soi. Il faut bénéficier à tout prix de supporteurs au sein de ces trois sphères d’activités. Ce n’est pas un souhait, c’est carrément l’essentiel.
Ça arrive d’ailleurs que les promoteurs d’un projet de radio communautaire fassent abstraction de l’un ou l’autre de ces pôles essentiels. Les conséquences sont souvent plus fâcheuses qu’on ne l’imagine.
Des radios communautaires ont lamentablement échoué dans leurs projets de démarrer. D’autres radios qui existaient ont été à peine capables de se relever et repartir parce qu’elles ne comptaient plus que sur 2 de ses 3 axes.
Combler des besoins prioritaires, oui mais…
Ça se peut que votre projet ait été pensé dans le but de favoriser l’émergence des talents musicaux locaux. Sauf qu’on ne part pas une radio juste pour amuser les troubadours, malgré tout le respect que je dois aux musiciens et chanteurs.
Car, sans l’apport de commerçants pour s’annoncer sur vos ondes ou encore des politiciens élus par la population, vous serez voués à de cuisants revers.
Ce n’est pas qu’ils se vengeront; ça n’a rien à voir avec le copinage ou le chantage.
S’ils se rendent compte, même inconsciemment, qu’ils ont été tassés du projet et n’en retirent aucun avantage, vous pourrez alors mettre une croix sur leur appui.
Ça vous prend le soutien de l’ensemble de la population dès le départ. La société civile certes, mais également la classe politique, les gens d’affaires et le secteur artistique et culturel.
Ce sont souvent d’ailleurs des membres de la société civile, des organismes non gouvernementaux par exemple qui démarrent des projets de radio communautaire en faisant abstraction de l’un des piliers évoqués précédemment.
Ce n’est pas une question de manger dans la main de l’un ou de l’autre.
Il faut toutefois prendre conscience qu’une radio communautaire est un outil de développement qui reflète l’ensemble de la communauté. Et ça s’avère que ces 3 secteurs sont indissociables de la survie de nos communautés.
Sans élus, pas de vie démocratique, pas de gouvernance. On frôle l’anarchie quoiqu’en pensent certains libertariens.
Sans gens d’affaires, pas de vie économique, pas d’emplois ni salaires. Pas de commerces non plus où faire nos achats.
Sans les arts et la culture, pas d’identité, pas d’âme. Pas de lutte pour préserver notre langue, ni spectacles, ni cinéma dans la communauté.
Une bonne référence qui parle des indissociables
Pour mieux comprendre cette logique, consultez notre bibliothèque virtuelle où vous trouverez une section dédiée au démarrage d’une radio communautaire. Je vous recommande particulièrement « Comment préparer une demande de permis pour une radio communautaire en dix leçons (presque) faciles » qui renferme plusieurs réponses à vos questions.
Ainsi, vous saisirez mieux pourquoi votre projet de radio communautaire décollera difficilement ou même pas du tout si vous ne comptez pas sur l’appui des 3 secteurs présentés dans ce billet.
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