Certaines personnes croient que la radio communautaire ne vit que des collectes de fonds ou encore qu’elle est grassement subventionnée par les fonds publics. Or, ce n’est pas le cas. Voici 3 mythes à abattre sur le financement de votre radio communautaire locale.
Elle ne paie pas les factures avec des prières
Ça, ce n’est pas un mythe. Ça coûte de l’argent pour opérer une radio.
(P.S. Même une radio en ligne, soit dit en passant.)
Comme pour toute entreprise, il existe plusieurs dépenses dans une radio communautaire : l’électricité, l’internet, les salaires, le loyer, les assurances, etc.
Sans compter les frais qui concernent spécialement le domaine de la radio, comme les droits d’auteur à verser par exemple.
Mais pour payer tout ça, ça prend de l’argent.
Aujourd’hui, je tente d’abattre quelques mythes concernent le financement de votre radio communautaire locale.
1) « Elle doit donner du temps d’antenne publicitaire aux organismes. »
FAUX.
Dans la politique réglementaire du CRTCCRTC Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) est l’organisme public indépendant qui réglemente les secteurs de la radiodiffusion et des télécommunications au Canada. sur la radio communautaire et de campus, nulle part on mentionne qu’elle est obligée de donner du temps d’antenne publicitaire à des organismes.
Votre radio le fait peut-être avec certaines organisations caritatives ou des causes sociales, mais elle n’en a pas l’obligation.
Avoir le statut de radio « communautaire » ne signifie pas qu’on doit forcément « donner du temps d’antenne » à n’importe qui, sous n’importe quel prétexte.
Cela étant dit, elles sont très ouvertes sur la communauté. Mais, elles doivent boucler les fins de mois et demeurer en opération.
Donc, la promotion et les publicités sont payantes. (Si vous n’en saisissez pas les raisons, ça mériterait de relire depuis le début.)
Généralement, une politique à cet égard détermine à qui pourrait être offert du temps d’antenne gratuit, en quelles circonstances et sous quelles conditions.
Ex. : des entrevues, des messages d’intérêt public, etc.
La politique pourra aussi inclure des tarifications distinctes, qu’il s’agisse d’une entreprise commerciale ou plutôt d’un organisme communautaire (ex. : tarif à moitié prix pour les OBNL).
2) « Les radios communautaires sont grassement subventionnées. »
FAUX.
Ailleurs dans le monde, peut-être.
Mais, non, les radios communautaires membres de l’Alliance des radios communautaires du Canada ne le sont pas.
Certes, elles comptent en outre sur l’appui financier du Fonds canadien de la radio communautaire ainsi que du Fonds d’appui stratégique aux médias communautaires.
Or, le financement y est obtenu pour la réalisation de projets spécifiques et n’est jamais une source récurrente de revenus.
À part ces appuis, ainsi que quelques octrois gouvernementaux vraiment occasionnels, l’opération de votre radio locale se fait quotidiennement avec des revenus autonomes.
Grâce à la vente de publicités et les activités de levée de fonds, notamment.
Il est donc complètement faux de prétendre que les radios communautaires sont grassement nourries par les subventions publiques.
3) « Ça coûte cher de s’annoncer à la radio. »
FAUX.
Euh ! Non. De tous les médias, la radio est encore l’un de ceux qui offrent le meilleur retour sur l’investissement, et ce, depuis des années.
Après avoir analysé les résultats de 464 marques qui se sont annoncées à la radio, une étude britannique du Radio Advertising Bureau a déjà démontré que chaque livre sterling (1,68 $CA) investie dans la publicité radio offre un retour sur l’investissement de £7.70 (12,98 $CA).
La télé offre un retour sur l’investissement à peine plus élevé à £ 8.70 (14,66 $CA), tandis que l’internet et l’affichage extérieur traînent littéralement de la patte.
Votre achat publicitaire n’est pas une dépense. C’est un investissement.
Si vous calculez la somme investie dans une campagne à la radio par rapport aux auditeurs rejoints, vous constaterez que cela vous coûtera sans doute bien moins cher que de l’affichage ou même des mots-clics sur le Web. Sans blague.
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