(Par Simon Forgues) – On commet tous des erreurs quand on commence en radio. Beaucoup d’erreurs.
C’est particulièrement vrai quand on troque son siège d’animateur pour celui de rédacteur et/ou de producteur publicitaire. Et dieu sait que dans les petites radios, on est appelé à le faire régulièrement.
Pour grandir dans ce domaine et poursuivre une carrière qui s’étirera pendant plusieurs années, encore faut-il apprendre de nos erreurs et, surtout, ne pas les répéter.
J’ai répertorié cinq « belles » erreurs qu’on commet quand on rédige et produit des pubs radio, surtout quand on débute. Je pense qu’elles feront sourire plusieurs d’entre vous :
1) Les mauvaises trames musicales
Quand on commence, on a quelquefois un peu de difficulté à choisir des trames musicales qui sont parfaitement adaptées aux publicités. On se retrouve donc avec une pub de salon funéraire sur fond de merengue et celle d’une pizzeria avec du jazz brésilien. Et là, j’exagère à peine.
S’il est vrai que ça peut être à cause d’une sélection un peu mince de musiques publicitaires, ça peut aussi être carrément de l’ignorance crasse.
Non mais, sérieusement. Si vous choisissez une trame musicale pour une production, faites donc attention au style.
D’ailleurs, si un client vous suggère quelque chose qui vous apparaît parfaitement incongru, vous avez le droit de lui expliquer que pour la réussite de sa campagne, il serait sans doute plus sage de choisir autre chose.
S’il s’obstine, ce ne sera pas vous qui allez en porter l’odieux.
2) L’abus d’effets vocaux
On trouve ça amusant alors on en abuse. Beaucoup. Vraiment beaucoup trop.
C’est fou ce qu’on peut créer comme effets de voix avec un logiciel aussi simpliste qu’Audacity par exemple. C’est même impressionnant.
On a donc droit à un dialogue entre deux collègues de travail avec de l’écho de salle de bain (Euh ! malaise) ou encore un narrateur qui parle au ralenti dans un mégaphone. Modérez vos transports avec les effets vocaux. Voix de robot, pitch, phaser, etc.
Pensez au contexte dans lequel l’effet sonore est utilisé.
De la réverbération d’église pour un concept où le curé délire en chaire à cause des bas prix d’un concessionnaire local, c’est parfait. Mais, pour une discussion entre deux personnages dans un autobus, ça ne passe tout simplement pas.
3) Trop de dialogues
Trop, trop, trop. On en crée simplement beaucoup trop dans les publicités.
Les conjoints, les collègues de travail, le policier et l’automobiliste, la gardienne et la mère de famille, le vendeur et la cliente, le père et son fils, etc.
Ce ne sont pas les situations qui manquent pour mettre en contexte deux personnages qui échangent entre eux. Mais est-ce une si bonne idée que ça ?
Surtout les dialogues invraisemblables, comme la dame capable de réciter à son conjoint le prix et les quatorze caractéristiques techniques de la machine à coudre qu’elle a vue au magasin. Désolé. On n’y croit pas.
Encore moins si l’on considère que 8 ou 9 fois sur 10, ça manque à la fois de naturel et de spontanéité. Euh !
4) L’effet stéréo
Oh, que oui ! On aime ça l’effet stéréo. L’un des personnages parle totalement du côté gauche, l’autre totalement à droite.
Résultat ? Comme on n’a pas pris le temps de faire un contrôle de la qualité, plusieurs auditeurs n’entendent que la moitié de la publicité parce qu’ils vous écoutent sur un radio-réveil avec un haut-parleur mono et manquent alors totalement les paroles d’un des personnages. Oups !
Imaginez que vous soyez dans une pièce et assistez à la discussion de deux personnes. À moins d’être sourd d’une oreille, ce n’est pas parce qu’une personne parle à votre gauche que votre oreille droite ne captera rien de l’échange.
Essayez de reproduire un phénomène à peu près semblable dans vos productions en prenant soin de ne pas complètement fermer le volume d’un côté ou de l’autre au fil de la discussion.
5) Les numéros de téléphone
À quoi ça sert un numéro de téléphone dans une publicité de concessionnaire automobile ?
Ok, un exemple. Vous annoncez l’arrivée des nouveaux modèles, et, plutôt que de prendre 3-4 secondes pour fermer la pub avec un bon slogan vendeur, ou, mieux encore, le nom du commerce, vous allez préférer insérer le numéro de téléphone ? Vraiment ?
C’est pourtant simple. Si le commerçant veut qu’on l’appelle pour une livraison ou une prise de rendez-vous, on met le numéro.
Sinon, on NE LE MENTIONNE PAS. À moins bien sûr que le commerçant souhaite à tout prix se faire déranger par la traditionnelle question : « À quelle heure vous fermez ?!? »
Avez-vous d’autres constatations semblables que vous avez faites en écoutant des publicités à la radio ? Commentez ci-dessous.
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