Il y a quelque chose qui est en train de s’immiscer discrètement dans nos véhicules sans trop qu’on ne s’en aperçoive : l’Internet des objets.
À l’origine, Internet n’était qu’une plateforme de transmission d’information à sens unique. Il est ensuite devenu collaboratif et social, le Web 2.0.
De nos jours, on assiste déjà à l’émergence d’un nouvel Internet, celui des objets. Le Web 3.0, comme on dit quelquefois.
On aura beau ne pas vouloir de ce fameux Internet des objets, mais il faudra faire contre mauvaise fortune bon cœur.
L’Internet des objets est bel et bien sur le point de débarquer dans nos voitures. Je veux dire toutes nos voitures. De la plus dispendieuse à la plus économique. Sans doute l’un des derniers endroits où la radio trônait encore en reine et maîtresse.
On aura beau courir, se cacher, refuser catégoriquement qu’on l’y installe, Internet y arrivera. C’est pour demain. Dans l’histoire de l’industrialisation, on s’entend.
La seule façon de ne pas avoir un accès Internet dans notre véhicule en fait, ce sera sans doute de ne pas s’acheter de véhicule.
Sans même adhérer à un forfait de données mobiles, votre voiture se connectera sans doute à Internet d’une manière ou d’une autre. Chez le concessionnaire par exemple, quand vous irez faire votre entretien périodique.
Non, je ne suis pas un traître
N’allez pas croire que j’accepte béatement cet état de fait. Je suis conscient des problèmes que ça pourrait engendrer. Ne serait-ce que pour la vie privée ou la sécurité informatique.
Si des pirates sont capables de s’introduire dans notre PC, pourquoi ne le seraient-ils pas dans notre véhicule connecté à Internet ? La preuve en a d’ailleurs déjà été faite.
Mais, comme les manufacturiers se sont mis un jour à installer des ordinateurs de bord pour contrôler le fonctionnement de nos autos, l’Internet des objets marquera le début d’une nouvelle ère pour l’industrie automobile.
Il est déjà possible d’adhérer à des forfaits de données dans certains véhicules, alors que pour d’autres, on peut transformer le véhicule en une borne Wifi (hotspot) pour tous les passagers en utilisant le système de divertissement de bord et un téléphone doté d’une connexion de données.
Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’on ait accès à Internet dans tous les véhicules commercialisés au pays.
Est-ce que ça signifiera la fin de la radio ? Voyons plutôt…
Internet des objets ? Dans la voiture ? Mais pourquoi donc ?
S’il ne s’agissait que de naviguer sur le Web, on pourrait douter de la pertinence d’une connexion Internet dans l’habitacle.
Or, Internet des objets, c’est beaucoup plus que la navigation en ligne. On peut d’ores et déjà synchroniser nos fichiers musicaux stockés en ligne avec notre système audio pour agrémenter notre parcours. Facilement.
Internet des objets, c’est la possibilité d’obtenir des données météorologiques et routières transmises en temps réel directement sur la planche de bord à travers le système GPS, et, dans un proche avenir, de régler certains paramètres en fonction du climat.
Ça permettra aussi aux manufacturiers d’effectuer périodiquement des mises à jour de l’ordinateur de bord, et ce, sans même devoir nous rendre au garage.
Si vous le souhaitez, vous pourrez bientôt partager automatiquement votre itinéraire en temps réel à vos amis Facebook au fur et à mesure où vous franchirez certaines étapes. Et même, très bientôt, recevoir des offres promotionnelles de restaurants ou de commerces à proximité desquels vous passerez.
Avant même d’y être rendu, vous aurez déjà été avisé d’une offre 2 pour 1 sur votre sandwich préféré au casse-croûte du coin.
Arrivé au service-au-volant, vos sandwichs seront peut-être même déjà prêts, puisque vous aurez pressé le bouton « OK » au moment où l’offre aura été transmise.
Internet des objets + géolocalisation + personnalisation du contenu + programme de fidélisation. Etc. Vous n’y croyez pas ?
Allons donc. Ce sont pourtant toutes des réalités avec lesquelles nous vivons quotidiennement sur nos ordinateurs et nos téléphones mobiles.
Des réalités qui, très bientôt, débarqueront dans l’habitacle de l’auto. Le prochain « terrain de jeu » de l’Internet des objets.
Concrètement, est-ce que ça signifie la mort de la radio ? Je ne pense pas, non.
Sans doute se transformera-t-elle et devra-t-elle s’approprier quelques-unes de ces technologies. En transmettant par exemple des bons-rabais électroniques simultanément à la diffusion d’une publicité audio. La radio hybride numérique ou encore le RDS ne sont aussi que de petits exemples de la métamorphose.
Pourquoi ? Parce que la radio, c’est tout simplement… simple. Voilà !
Rappelez-vous de ce qui aurait pu (apparemment) tuer la radio
Les plus âgés se souviendront que dans les années 1960, les lecteurs de cartouches 8 pistes devaient sonner le glas de la radio musicale dans l’auto, selon certains.
Pourquoi attendre que nos chansons préférées jouent à la radio alors qu’on pouvait les écouter quand on le voulait sur le lecteur 8 pistes ?
Savez-vous où sont rendues les cartouches 8 pistes d’Elvis Presley que votre père possédaient ? Aux poubelles. Ou au marché aux puces pour les collectionneurs.
Après, ce furent les cassettes. Les disques compacts ont suivi, et, de nos jours, les lecteurs portables numériques.
La radio est pourtant encore vivante. Elle s’est transformée, certes. Dans sa forme et dans son style. Avec la radio par satellite, la radio numérique ou encore la radio Internet notamment. (Note : Voyez comme on revient à notre tableau de bord connecté.)
Mais à cause de sa facilité d’utilisation et de son coût peu élevé voire même carrément nul pour la bande AM et FM en outre, la radio est demeurée un média vivant.
Les gens aiment un contenu pertinent, fiable et peu coûteux. Un contenu qui permet surtout de garder les yeux sur la route tout en les informant. Ça, ce n’est ni l’imprimé ni la vidéo.
Qu’importe les transformations subies au fil des ans. Qu’importe les changements auxquels elle devra encore faire face les prochaines années. Quand on est en voiture, la radio est restée celle sur laquelle on compte pour connaître la météo locale, l’information régionale, les conditions routières, etc.
Continuons de faire ce que nous savons si bien faire. Faisons le mieux encore. Acceptons le fait que nous allons sans doute devoir changer nos façons de fonctionner comme radiodiffuseurs.
Mais, au lieu de trembler comme vous l’avez peut-être fait en commençant à lire mon texte, embrassons plutôt ces technologies pour les utiliser à notre avantage, et, je vous jure que dans 15 ou 20 ans, on ne parlera pas de la radio comme d’un média à l’état de décomposition. Loin de là.
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