En 2012, j’avais écrit un texte (« 40 % de pure perte pour les annonceurs ») décrivant de quelles façons les annonceurs en ligne perdaient annuellement des sommes colossales en raison de la fraude.
Cinq ans plus tard, vous savez quoi? Rien n’a changé.
C’est même pire que jamais auparavant. La fraude des impressions continue à un rythme effréné.
Autant de publicités facturées alors qu’elles ne devraient pas l’être. Autant d’argent gaspillé par les annonceurs.
19 milliards $US de pertes estimées en 2018
La firme britannique Juniper Research est spécialisée en marketing numérique. Elle a fait paraître le mois dernier un rapport particulièrement accablant pour la publicité en ligne.
L’an prochain, les annonceurs perdront pas moins de 19 milliards $US en raison des activités publicitaires frauduleuses sur Internet.
Pas des millions, mais bel et bien des milliards de dollars.
À titre d’exemple, combien l’État canadien a-t-il dépensé en publicités sur le Web qui n’ont peut-être jamais été consultées?
Je ne le sais pas. À vrai dire, sans doute qu’eux-mêmes ne le savent d’ailleurs pas non plus.
Ce qu’on sait en revanche, c’est que pas moins de 51 M$ de dépenses publicitaires en ligne s’envolent en fumée quotidiennement à cause de clics frauduleux ou erronés, de rapports de fréquentation trafiqués et diverses autres manipulations semblables.
Pire encore, les chiffres ne feront qu’augmenter. Puisque des 19 milliards $US qu’elles sont estimées l’an prochain, les pertes devraient passer à 44 G$ en 2022. C’est plus que le double.
L’intelligence artificielle pour contrer la fraude
Juniper Research estime par ailleurs que l’implantation de systèmes d’intelligence artificielle pourrait contribuer à endiguer le phénomène.
Toutefois, encore faudra-t-il que les régies publicitaires et les plateformes en ligne se dotent de semblables technologies.
Car seules les entreprises disposant d’algorithmes élaborés pour freiner la fraude pourront s’offrir le luxe de facturer le gros prix aux annonceurs.
Les autres, comme nos petits médias qui peinent à s’approprier un coin de ciel bleu sur la toile resteront à la traîne et récolteront quelques miettes leur permettant à peine de subsister et de créer de nouveaux contenus.
Autrement dit, si Facebook et Google recueillent déjà à elles seules la plus grosse part de l’assiette publicitaire en ligne, n’allez pas croire que cela va changer avec le temps.
Devant un semblable constat, il y a fort à parier en effet que les gros deviendront plus gros, et, malheureusement, que plusieurs petits crèveront.
Les commentaires sont fermés.