Chaque jour, des milliards de courriels sont envoyés et reçus dans le monde. On les estimait à environ 347,3 milliards quotidiennement en 2023. Quelle est l’empreinte écologique du courriel ? Plus qu’il n’y paraît.
Une empreinte qui se répercute dans le temps
A priori, on a tendance à croire que l’empreinte écologique du courriel n’est que momentané, et surtout pas très grave.
On ouvre l’ordinateur. On rédige et on envoie le courriel. Puis, on referme l’ordinateur.
Et voilà ! C’est terminé, croyez-vous ? Erreur.
Pour rédiger, envoyer et lire des courriels, ça prend d’abord des appareils électroniques. Des téléphones intelligents, des ordinateurs, ainsi que des tablettes tactiles, par exemple.
Mais, il faut beaucoup d’autres équipements nécessaires à leur envoi, leur transit à travers le réseau internet, ainsi que leur stockage. Comme des serveurs, des modems, des routeurs, etc.
Ces appareils ont un impact environnemental tout au long de leur cycle de vie, depuis leur fabrication jusqu’à la fin de leur vie, et ce, sans oublier bien sûr leur consommation immédiate d’électricité.
La consommation d’énergie et l’empreinte écologique d’une banale enveloppe est interrompue une fois qu’on l’a reçue et qu’on l’a lue.
Mais, il en va tout autrement des courriels.
On estime à 4 grammes le poids environnemental d’un courriel sans pièce jointe. C’est le poids approximatif de huit cartes micro SD, qui pèsent environ 0,5 gramme chacune.
S’il renferme une pièce jointe d’un mégaoctet, votre courriel pèsera plutôt 11 grammes, selon l’organisation Carbon Literacy Project.
Donc, lorsque vous envoyez une photo d’un mégaoctets (1 Mo) à dix personnes, c’est comme si vous parcouriez 500 mètres en automobile. Impressionnant, n’est-ce pas ?
Mais alors, comment peut-on peut-on réduire l’empreinte écologique du courriel au quotidien ?
Vous pouvez réduire l’empreinte écologique de vos courriels en adoptant certains comportement écoresponsables. Simplement.
Non seulement aiderez-vous l’environnement, mais également votre budget, comme vous le verrez. Doublement intéressant, non ?
Voici une vingtaine de gestes relativement faciles à poser :
1) prolongez la durée de vie de vos équipements numériques, en les réparant et les mettant à jour ;
2) placez les ordinateurs en mode d’économie d’énergie ;
3) achetez des équipements reconditionnés et recertifiés ;
4) revendez vos appareils usagés ou offrez-les à des organisations qui les reconditionnent ;
5) choisissez des produits écoresponsables, tels que des équipements de bureau et de stockage/réseautage ENERGY STAR® ;
6) supprimez vos courriels sans intérêt et/ou lus mais qui ne servent plus ;
7) videz la corbeille renfermant les messages supprimés ;
8) munissez-vous d’un filtre pour freiner les pourriels afin de les éliminer dès la réception ;
9) supprimez vos adresses de courriels obsolètes et inutilisées ;
10) désinscrivez-vous des infolettres non lues et inutiles ;
11) évitez l’ajout de pièces jointes trop lourdes, et privilégiez plutôt des hyperliens quand c’est possible ;
12) préférez le format texte plutôt que le format HTML puisque ce dernier consomme plus de ressources ;
13) ne mettez ni photo, ni logo dans la signature de vos courriels ;
14) n’envoyez de courriels qu’aux bons destinataires et omettez ceux qui ne sont pas concernés ;
15) supprimez les contacts qui ne sont pas intéressés par vos communications ;
16) sortez les courriels et pièces jointes des serveurs, puis stockez-les sur des supports physiques (clés USB, disques externes, etc.) ;
17) sensibilisez vos collègues, parents et amis à adopter la sobriété numérique ;
18) utilisez moins les courriels mais utilisez-les plus efficacement (ex. : un gros courriel avec 3-4 sujets plutôt qu’autant de petits messages distincts) ;
19) choisissez des hébergeurs qui ont une certification écoresponsable ;
20) n’imprimez pas inutilement les courriels, puisque vous consommez encore d’autres ressources.
En conclusion
En conclusion, c’est su et bien documenté, l’impact environnemental des courriels n’est pas négligeable.
Dépendamment du matériel utilisé, du stockage et du transport des données, ainsi que la manière dont on s’en sert, les courriels peuvent entraîner de graves conséquences pour notre planète.
C’est à nous d’y voir. À la maison chez soi, mais beaucoup aussi dans notre travail. En adoptant quelques petits gestes qui font de grosses différences.
Dans le milieu professionnel des médias, on échange beaucoup de courriels. Alors, tant mieux si nous pouvons faire la différence.
Voici quelques suggestions de lecture intéressantes sur le sujet, afin de mieux comprendre l’impact des courriels sur la planète.
• « La pollution numérique : l’impact de l’envoi de courriel de masse », 9 novembre 2022, digital.hec.ca
• « Le troisième pays au monde et l’empreinte carbone des courriels », 28 septembre 2020, villenvert.ca
• « Moins de courriels, moins de carbone », 23 septembre 2019, lapresse.ca