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Nov 14
Des enfants naviguant sur Internet

Accès à la large bande : le CRTC lance un second appel aux demandes

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTCCRTC Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) est l’organisme public indépendant qui réglemente les secteurs de la radiodiffusion et des télécommunications au Canada.) lance une seconde ronde de financement de projets visant à fournir l’accès à l’internet à haute vitesse à tous les Canadiens.

Le Fonds pour la large bande créé par le CRTC est doté d’une enveloppe de 750 M$ sur cinq ans.

Une précédente ronde de financement prenant fin le 3 octobre dernier visait à combler les besoins des régions nordiques. Soit le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, ainsi que les collectivités dépendantes des satellites.

Aux termes de ce premier appel lancé en juin dernier, le CRTC a reçu une quinzaine de demandes. L’annonce des projets sélectionnés lors de cette première ronde se fera en 2020 après l’analyse des dossiers.

Or cette fois-ci, toutes les régions du pays (incluant celles du Nord canadien) pourront soumettre des demandes afin de bénéficier d’une aide financière. Celles-ci devront être présentées avant le 27 mars 2020, à 17 h 00, heure normale du Pacifique.

De grandes iniquités

Comme nous l’avions expliqué dans un texte paru en février 2018, des différences flagrantes subsistent actuellement entre la réalité des citoyens montréalais et torontois d’un côté, puis, à l’opposé, ceux des régions rurales et éloignées quand vient le temps de naviguer sur internet.

Et c’est non seulement vrai si l’on s’attarde à comparer les vitesses, mais ce l’est aussi quand on regarde la facture mensuelle pour des services souvent inférieurs.

Actuellement, 85,7 % des Canadiens seraient en mesure d’adhérer à un service internet à large bande d’au moins 50 mégabits par seconde (Mbps) en téléchargement et 10 Mbps en téléversement, avec transfert illimité, selon les statistiques du Conseil.

Or, le pourcentage chute à 40,8 % dans les collectivités rurales et c’est précisément pour cette raison que le Fonds pour la large bande a été mis en place.

Il est à noter que seules des organisations possédant au moins trois années d’expérience dans le déploiement et l’exploitation d’infrastructure à large bande au Canada peuvent soumettre une demande de financement au Fonds.

Or, nous a-t-on confirmé au CRTC, il est tout à fait possible pour ces entreprises de s’associer à des intérêts locaux afin de concrétiser le projet, puisque les promoteurs doivent eux-mêmes y investir financièrement et démontrer en même temps que le projet ne pourrait être financièrement viable sans l’aide consentie par le Fonds.

Ainsi, de petites entreprises médiatiques locales ou encore des municipalités pourraient, à titre d’exemple, s’allier à un fournisseur internet qui possèdent déjà l’expertise et élaborer ensemble un projet visant à pallier aux besoins régionaux d’accès à la large bande.

Des radios comme les nôtres pourraient-elles par exemple s’associer à un fournisseur d’internet à large bande et devenir des points de service où les citoyens pourraient s’abonner aux services d’internet, obtenir du soutien technique et acheter leur nouveau modem à haute vitesse?

Du moins, des initiatives du genre existent.

À Havre-Saint-Pierre, dans la région de la Côte-Nord au Québec, RTC Havre-Saint-Pierre offrent les services d’internet, de câblodistribution et de téléphonie, en plus de détenir la licence de radio communautaire CILE 95,1 et 97,7 et d’opérer la télé communautaire régionale.

Ses services profitent aux citoyens de Sheldrake à Natashquan, en passant par l’Île d’Anticosti.

Aplanir les inégalités à travers le Canada

L’objectif avoué du Fonds mis en place par le CRTC est de permettre à tous les Canadiens d’avoir accès à des vitesses d’au moins 50 Mbps pour le téléchargement et de 10 Mbps pour le téléversement, avec une option de forfait de données illimitées.

Ce n’est toutefois pas pour demain qu’on y arrivera, et ce, malgré les efforts déployés et les sommes investies.

Le Conseil espère en effet passer de la couverture actuelle de 85,7 % à une couverture de 90 % d’ici la fin de 2021, et à 100 % le plus tôt possible au cours de la prochaine décennie.

Les citoyens des régions rurales et éloignées devront visiblement faire preuve d’encore un peu de patience.

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À propos de l'auteur

Active sur la scène nationale depuis 1991, l’Alliance des radios communautaires du Canada (ARC du Canada) découle directement de la volonté des radios communautaires francophones et acadiennes de prendre en main leur propre développement et d’assurer leur autonomie. Gestionnaire globale du dossier de la radiodiffusion communautaire en milieu minoritaire francophone au pays, elle offre à ses membres plusieurs services de consultation, de formation, de communications et de liaison, de même que des services techniques dans tous les aspects touchant à l’implantation et à la gestion d’une radio communautaire.