Qu’est-ce qui ébranle davantage la confiance du public envers les médias? En Europe de l’Ouest du moins, il semble que ce sont les idées populistes, bien plus que le fait d’appartenir à la gauche ou à la droite, selon une étude publiée par le Pew Research Center.
Libéral? Ou conservateur? Peu (ou même pas) d’importance
Le prestigieux centre de recherche américain s’est penché sur la présence des médias et l’opinion du public à leur égard dans huit pays d’Europe : Allemagne, Danemark, Espagne, France, Italie, Suède, Pays-Bas et Royaume-Uni.
Fait à noter, quatre d’entre eux (Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) font partie des plus grandes puissances économiques de la planète aux côtés du Canada au sein du G7.
Conclusion : l’opinion du public envers les médias se divise davantage selon qu’on adhère ou pas aux idéologies populistes, bien plus qu’à des opinions politiques de gauche ou de droite.
Oui, le fait d’être plutôt libéral ou conservateur va effectivement dicter notre opinion envers la presse.
Par contre, comme le fait remarquer le Pew Research Center, ceux dont les idées sont particulièrement populistes ont tendance à faire moins confiance aux médias, surtout lorsqu’il est question de dossiers chauds tels que l’immigration, l’économie ou encore la criminalité. Des sujets qui trouvent particulièrement écho chez les classes… populaires.
C’est en Espagne, en France, au Royaume-Uni et en Italie où la confiance envers les médias d’information est la plus faible. Tous des pays où la presse est pourtant bien présente et les voix éditoriales relativement variées.
Facebook, principale source d’information pour plusieurs
Notons que dans les huit pays sondés, Facebook est maintenant l’une des sources d’information les plus fréquemment citées. Plus de 60 % des gens qui fréquentent les médias sociaux nomment Facebook comme LE média social vers lequel ils se tournent le plus souvent pour des nouvelles.
Si nous avions besoin d’une preuve que cette plateforme numérique est capable de polariser voire de cristalliser l’opinion publique, en voilà une.
D’ailleurs en France, en Espagne, en Italie et en Allemagne, ceux avec des opinions franchement populistes sont plus susceptibles de s’informer dans les médias sociaux tels que Facebook que ceux qui n’ont pas d’idées populistes.
Encore là, ce n’est pas parce que ces pays manquent de sources d’information. Loin de là.
En résumé, ce n’est pas tellement parce que vous êtes de droite ou de gauche que votre regard sur le travail des journalistes sera différent.
Une chose semble claire, si vos idées sont à la fois populistes et très arrêtées, vous risquez toutefois de leur accorder beaucoup moins de crédit.
(Source : «In Western Europe, Public Attitudes Toward News Media More Divided by Populist Views Than Left-Right Ideology», Pew Research Center, 14 mai 2018)
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