(Par Simon Forgues) – Quand on cumule quelques années au micro et qu’on commence à essuyer la critique, on le dit tous au moins une fois durant notre carrière.
« Ça va faire. Je lâche la radio ! »
M. et Mme Tout-le-monde ne connaissent pas les sacrifices imposés pour gravir les échelons jusqu’au sommet.
Ils ne savent pas non plus que les animateurs et animatrices (en région particulièrement) ne sont pas tous de richissimes personnalités publiques comme on pourrait le croire.
Pour le commun des mortels, animer à la radio est un boulot facile, public et grassement payé. Voilà donc pour eux le passeport rêvé pour vous servir les critiques parfois les plus acerbes.
Mon texte est donc en quelque sorte une tape dans le dos que je vous offre…
À l’époque où j’étais très actif au micro, j’ai eu pendant plusieurs années cette désagréable manie (oui, c’en est une) de m’apitoyer sur mon sort à chaque fois que j’entendais ou lisais un commentaire désobligeant sur moi.
Avec le temps, j’ai cessé de prêter foi à la critique. Je me suis mis à penser que si on me payait pour faire ce job, et qu’en plus des gens m’écoutaient, c’était que je n’étais pas aussi mauvais que certains le prétendaient.
Du moment où je me suis mis à prendre conscience de ça, j’ai ouvert le micro quasiment tous les jours en songeant que si mes détracteurs étaient trop idiots pour m’écouter au lieu de changer de poste, c’est qu’ils méritaient de “souffrir” en m’écoutant. (Rire machiavélique)
La critique ne vient pas toujours de là où l’on s’y attend
Le plus ironique, c’est que certaines des critiques les plus virulentes venaient quelquefois des collègues. Oui, car sachez que ça peut jouer dur dans l’univers rose bonbon de la radiodiffusion.
J’ai donc fait carrière pendant à peu près quinze ans au micro, et ce, malgré mon « incompétence ».
J’ai aussi pu occuper des fonctions en programmation radio et suis devenu, en toute modestie, un élément que je crois important au sein de l’organisation.
Cet emploi, comme vous le constatez, je l’occupe encore fièrement après toutes ces années. Entouré de merveilleux collègues dans un cadre de travail épanouissant.
Pour le plaisir, je continue de produire certains contenus audio diffusés à l’occasion à divers endroits à travers le pays.
Avant de crouler sous le poids de la critique, rappelez-vous d’une chose. Si quelqu’un vous offre un micro et un salaire pour animer, c’est sans doute que vous faites l’ouvrage. Aucune entreprise n’a les moyens de payer des incompétents bien longtemps.
N’oubliez pas qu’on guérit de la critique mais que les idiots, eux, guérissent beaucoup plus difficilement de la bêtise.
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