Pourquoi certaines radios chamboulent-elles leur grille de programmation estivale et apportent-elles de gros changements aux émissions du matin et du réveil ? Particulièrement dans les grands centres urbains. Quelques réflexions, ainsi que deux ou trois observations sur le sujet.
Hockey, théâtre et radio : même combat
Animer à la radio, ça peut se faire en en solitaire, mais aussi en équipe évidemment. Les émissions du réveil et du retour à la maison en sont de parfaits exemples.
Cela dit, même si l’on est plusieurs en même temps dans le studio, l’animation radio demeure un métier foncièrement solitaire.
Au fond, c’est comme pour les hockeyeurs professionnels ou encore les comédiens au théâtre.
On fait partie d’une distribution aux côtés d’autres animateurs et chroniqueurs. Comme dans une équipe de hockey, ou une pièce de théâtre où tous les comédiens jouent ensemble.
Attention ! Ça ne signifie pas qu’on n’aide pas ses collègues à bien paraître en ondes. Au contraire. Ne me faites pas dire des choses que je n’ai pas dites.
Or, faire des passes précises sur la palette et savoir instinctivement où s’en va notre collègue, ça ne vient pas tout naturellement. Ça requiert de la pratique.
On joue le même match ou la même pièce, mais chacun à sa position sur la patinoire avec le rôle qui lui est destiné.
Au fond, quoiqu’on fasse partie d’une même équipe et qu’on vise la victoire, on ne compte que sur soi pour bien paraître.
Avec nos gags, nos sujets, nos chroniques, mais aussi nos amères déceptions quand ça ne fonctionne pas.
Voilà ! Tous les jours, trois ou quatre comédiens, des joueurs de hockey ou, dans le cas qui nous occupe, des animateurs et chroniqueurs à la radio écrivent ensemble une pièce de théâtre où chacun apprend à bien performer son rôle.
C’est ainsi que la chimie finit par s’installer et la magie opère. Ceci m’amène au cœur du sujet.
Faire de la chimie est un exercice périlleux
Créer une bonne chimie entre trois ou quatre personnes aux styles très distincts, qui livrent chacun leur propre performance à tous les jours, ça ne se fait pas en claquant des doigts.
Il n’est donc pas rare qu’au cours de la saison estivale, particulièrement dans les grands centres, on choisisse de mettre en pause l’émission du matin ainsi que celle du retour.
Pourquoi ?
D’une part, ça permet de prendre un peu de temps chacun pour soi. Ce qui n’est pas une mauvaise chose.
Ainsi, plutôt que d’offrir des vacances de deux ou trois semaines à tour de rôle, au risque de briser la chimie en introduisant momentanément un nouvel élément, on préfère que tout le monde prenne une pause simultanément.
Il est parfois hasardeux en effet d’introduire de nouveaux éléments au sein d’une équipe. Avec de nouvelles voix, des styles distincts, etc.
Comme au hockey, on ne défait pas un bon trio.
On préférera donc très souvent mettre en place une toute nouvelle équipe afin de ne pas briser la chimie qui s’était installée au sein de l’équipe originale.
Ça dure quoi ? Deux ou trois mois ? De la mi-juin environ à la fin août généralement. Puis, on reprend avec la rentrée automnale et le retour des sondages.
Est-ce une bonne pratique ? Ici je ne la cautionne, ni ne la condamne non plus. Je fais simplement l’expliquer.
Le succès d’une radio dépend essentiellement de ses animateurs et de leurs collaborateurs.
Sans quoi, on est devant une ‘playlist’ musicale sans âme. Ni plus, ni moins. Un peu comme Spotify ou Last.fm.
Voilà pourquoi certains directeurs de la programmation prennent la décision de donner congé à leur équipe régulière et mettre une équipe complètement distincte en ondes.
D’autres, au contraire, profiteront de l’occasion pour essayer de nouvelles combinaisons. Ça aussi, ça se défend.
Il n’est pas interdit, même au hockey, d’essayer de former de nouveaux trios.
À la radio, on ajoutera tels chroniqueurs, on remplacera momentanément l’animateur principal tout en gardant le reste de l’équipe, etc.
Chacun sa façon de voir les choses. Alors, de quel camp êtes-vous ?
On change toute l’équipe durant l’été et on donne congé à ses réguliers tous en même temps ? Ou alors, on en profite pour faire des combinaisons même si ça doit impliquer quelques erreurs ?