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Jan 18
PodTrak P8 de ZOOM

ZOOM PodTrak P8 : un studio d’enregistrement d’à peine 1,5 kg

J’ai reçu récemment la console de mixage PodTrak P8 de ZOOM, dont voici un compte rendu de mes premières impressions.

Lancée en septembre 2020, cette console légère et portable a été conçue pour les podcasteurs comme le laisse deviner son nom, mais elle plaira assurément à ceux et celles qui produisent leur émission de radio à partir du domicile.

D’abord, ne confondez pas avec le service de vidéoconférence

Vous pensiez connaître Zoom, parce que depuis la pandémie de COVID-19, vous utilisez un service de vidéoconférence qui porte ce nom. Erreur.

Il s’agit plutôt d’une entreprise qui crée des appareils d’enregistrement sonore, des pédales d’effets, des interfaces audio ainsi qu’une gamme d’autres produits destinés aux pros de la sonorisation et de la création musicale.

Si vous êtes journaliste par exemple, il y a de fortes chances que vous ayez déjà croisé l’un de vos collègues avec un enregistreur portatif ZOOM dans les mains.

Sachez d’ailleurs que l’entreprise japonaise ZOOM a été créée en 1983, tandis que le service de vidéoconférence n’a vu le jour qu’en 2011.

Très compacte et facile à transporter

J’ai toujours trouvé que ZOOM a le souci du détail dans tous les produits qu’elle crée.

On a des enregistreurs portables de cette marque au bureau, et je suis impressionné par la qualité des produits à chaque fois que je les utilise.

Ici, c’est encore le cas.

Cela étant dit, on s’aperçoit ici que le produit n’a pas été conçu spécifiquement dans un dessein professionnel, mais plutôt avec l’idée de démocratiser la baladodiffusion et la production sonore chez soi. On le ressent autant dans le format que le poids de l’appareil.

Large d’à peine 12 pouces (29,5 cm) et profonde d’environ une dizaine (24,8 cm), elle repose confortablement sur les espaces de travail même les plus restreints.

Comme elle ne pèse qu’un kilo et demi environ (3,15 livres), on pourra facilement l’emporter avec soi pour produire son émission à l’extérieur. Elle se glissera donc aisément dans un sac ou encore une mallette.

ZOOM PodTrak P8 RØDECaster Pro de RØDE
Largeur 295 mm (11,61 pouces) 350 mm (13,78 pouces)
Profondeur 248 mm (9,76 pouces) 275 mm (10,83 pouces)
Épaisseur 61 mm (2,40 pouces) 82 mm (3,23 pouces)
Poids 1,43 kg (3,15 livres) 1,98 kg (4,37 livres)

(Source : sites officiels de ZOOM et RØDE)

Les prises, tant des casques d’écoute que des microphones, sont situées sur le dessus de la console au lieu de l’arrière.

Sa rivale la plus connue, la RØDECaster Pro de RØDE, se branche plutôt sur la façade arrière.

Question de goût ? Oui et non.

Oui, certains préféreront des connexions sur la façade arrière de la machine, question d’esthétisme.

Cependant, je dois admettre que le design de la PodTrak P8 avec les prises sur le dessus réduit considérablement l’espace sur mon plan de travail. C’est loin de me déplaire.

Ici, tant pour les dimensions que le poids, la PodTrak P8 l’emporte haut la main. Pour la portabilité ainsi que le faible espace qu’elle occupera sur votre plan de travail.

Un tout-inclus… ou presque

Dotée d’un écran tactile LCD en couleur de 4,3 pouces (10,9 cm) de 480 × 272 pixels, on peut y faire toute la production, de la prise de son jusqu’à l’édition des fichiers audio, sans devoir recourir à un ordinateur.

Notez que le montage multipiste demandera quand même l’aide d’un PC et d’un logiciel d’édition sonore spécialisé, si vous souhaitez y apporter la touche finale.

Car, oui, c’est possible d’effectuer quelques retouches directement dans la PodTrak P8.

Mais la post-production demande davantage de fonctions.

Je ne pourrais quand même lui faire de reproche à ce chapitre. Puisque ça reste une console et non un logiciel d’édition sonore.

Sinon, c’est tout à fait envisageable de créer son émission directement sur la console, en reproduisant les conditions d’une mise en ondes en direct.

Tout se fait directement dans l’appareil, grâce à une carte SDHC (4 à 32 Go) ou une carte SDXC (64 à 512 Go) de classe 10 qu’on insère à l’arrière de l’appareil.

En y glissant une carte SDXC de 64 Go, je profite d’assez de place pour enregistrer pendant tout près de 14 heures.

Interface tactile en couleurs de la ZOOM PodTrak P8

(Photo : Simon Forgues)

Si jamais l’envie vous prenait de vous lancer dans une transmission en direct, sachez qu’il est possible de le faire.

La connexion USB-C permet d’envoyer le son de la console vers une source externe (p. ex. : un ordinateur équipé d’un encodeur de streaming).

C’est la même connexion USB-C située à l’arrière de l’appareil qui, à l’inverse, permet de recevoir les fichiers audio, ou encore le son d’un micro USB ou d’un ordinateur (p. ex. : pour faire jouer de la musique pendant votre enregistrement).

Mais vous pourriez tout aussi bien envoyer votre émission vers la station en utilisant la connexion TRRS et un téléphone cellulaire doté d’un codec audio (p. ex. : Report-IT Enterprise Edition de Tieline).

De petits avantages indéniables

La PodTrak P8 possède quelques avantages qui, sans être essentiels, n’en sont pas moins appréciés.

On peut sélectionner par exemple l’une des 6 langues d’affichage offertes (français, anglais, italien, allemand, espagnol et japonais).

Tant qu’à disposer d’une interface intégrée avec écran tactile, autant pouvoir le faire dans notre langue.

Autre avantage, la console est alimentée par un fil de branchement 5 volts / 1 ampère (inclus) mais peut également l’être avec 4 piles AA (alcalines, lithium ou batteries NiMH rechargeables).

Ce qui est intéressant lorsqu’on n’a pas de prise électrique près de soi.

Des piles alcalines devraient suffire pour à peu près 2 heures d’enregistrement.

Des batteries NiMH (1900 mAh) pourraient fournir environ 3,5 heures d’énergie.

Tandis que des piles au lithium pourraient offrir jusqu’à 6,5 heures.

La durée pourrait évidemment varier des tests réalisés dans des conditions optimales. C’est encore plus vrai si vous alimentez les micros avec l’alimentation fantôme, qui demandera évidemment beaucoup plus d’énergie.

Une bonne connectivité

Comme son nom l’indique, la PodTrak P8 est dotée de 8 curseurs distincts.

La console possède 6 connecteurs XLR qui accommodent autant les micros dynamiques que ceux à condensateur, puisqu’un interrupteur permet de basculer l’alimentation fantôme (48 v) selon les besoins.

C’est d’ailleurs l’une des autres différences avec le produit de RØDE dont je parlais plus haut.

Si la PodTrak P8 permet d’accommoder jusqu’à 6 connexions XLR, la RØDECaster en possède seulement 4.

La 6e entrée peut servir aussi de connexion USB-C (à l’arrière).

Chaque entrée de micro dispose d’une fonction d’ajustement du son (limiteur, compresseur, dé-esseur, basse/aigu, etc.).

Sur la photo :
1 – Écran d’affichage tactile de 4,3 pouces;
2 – Prises XLR;
3 – Boutons du type de microphone (ou source USB sur la 6e entrée)
.

Zoom PodTrak P8

(Photo : Simon Forgues)

Le 7e curseur est dédié quant à lui aux appels téléphonique.

On peut capter le son du téléphone via un branchement TRRS à 4 contacts, mais sachez qu’il est aussi possible de se brancher par l’entremise d’un module Bluetooth (vendu séparément).

J’aurais beaucoup aimé que la fonction Bluetooth soit prise en charge directement dans la console. Un avantage de la RØDECaster Pro. Ici, un bon point pour RØDE.

Enfin, le 8e curseur est consacré à une série de 9 touches pré-programmables pour lancer des fichiers audio comme une cartouchière. On peut créer jusqu’à 4 banques distinctes de sons ou de musiques. Donc jusqu’à 36 sons ou musiques qu’on peut lancer depuis les boutons assignés.

Notons enfin que chacun des huit curseurs est doté d’une touche individuelle de mise en sourdine (mute) et d’une autre touche pour basculer vers la mise en ondes (On Air).

Boutons On Air et sourdine

(Photo : Simon Forgues)

La touche On Air peut être désactivée pour des discussions sans être enregistrées, ce qui permet de préparer l’entrevue avec son invité tandis qu’une chanson est en train de jouer.

En conclusion

Je terminerai avec quelques mots sur la qualité sonore. Parce que c’est quand même la raison pour laquelle on achète un tel équipement, n’est-ce pas ?

Je n’irai pas dans le détail mais je vous inviterai plutôt à lire la fiche descriptive du produit sur le site de ZOOM.

On notera quand même que le gain de pré amplification des micros va de 0 à +70 décibels (dB), tandis qu’il est de 0 à +55 dB sur celle de RØDE.

Personnellement, j’ai apprécié, puisque ça laisse un peu plus de marge de manœuvre sur les curseurs.

Après bien sûr, ça va aussi dépendre de la qualité de vos microphones. Mettre plus de gain sur un micro ne règle souvent pas le problème d’une personne qui ne parle pas suffisamment fort. Encore moins si le micro n’est pas de qualité.

Au niveau de la qualité sonore, l’enregistrement audio est de qualité 16 bits / 44,1 kHz au format WAV. C’est l’équivalent de la qualité CD.

Ça suffira amplement pour des émissions parlées, selon moi. Toutefois, la PodTrak P8 pourrait laisser sur leur appétit les mélomanes plus exigeants qui pourraient se laisser séduire par les 24 bits / 48 kHz de sa compétitrice chez RØDE.

Si vous êtes mélomane et comptez produire une émission de musique classique par exemple, et aimeriez lancer vos fichiers musicaux depuis la console, ou encore depuis votre ordinateur et les enregistrer dans la console elle-même, peut-être resterez-vous sur votre faim avec la PodTrak P8.

Entendons-nous. La différence ne chatouillera sans doute pas l’oreille de monsieur et madame Tout-le-monde.

Par contre, cette différence pourrait peser dans la balance des plus exigeants qui ont l’ouïe un peu plus aiguisée.

Cela étant dit, cette petite différence de qualité sonore se fait néanmoins ressentir au niveau du prix.

La RØDE se détaille en effet tout près de 850 $CA, alors que la ZOOM vous en coûtera moins de 700 $CA.

On la trouve même ces jours-ci à 669 $CA en ligne chez la majorité des bons détaillants d’équipements de production sonore.

Au final, vous obtiendrez un excellent produit en choisissant la PodTrak P8 de ZOOM. Légèreté, portabilité et facilité d’utilisation sont au rendez-vous.

Si vous songez produire votre propre émission de radio pour votre station locale, voilà assurément l’outil que vous attendiez avec un excellent rapport qualité-prix.

(Note : Je n’ai touché aucun avantage financier ni matériel pour la rédaction de ce texte et l’équipement ne m’a pas été fourni.)

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.