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Juil 17

Faire une intervention en ondes, c’est comme préparer un « road trip »

À l’époque où je suivais mes cours d’animation radio et télé, on disait d’une intervention en ondes : « La meilleure animation improvisée, ça reste celle qui est la mieux préparée. »

Vous me permettrez néanmoins de créer ma propre image et je l’emprunterai au monde du voyage. Faire une intervention en ondes, c’est comme préparer un « road trip ». Mieux vaut bien se préparer pour s’éviter des ennuis.

Faire une intervention en ondes, c'est comme préparer un "road trip"

Photo : ErikaWittlieb / Pixabay

Vous connaissez la notion de « road trip »? On saute dans la voiture et on s’en va loin; on part voir le monde.

Une émission de radio, c’est tout un monde de découvertes, qu’il faut quand même bien préparer avant d’ouvrir le microphone.

Car, même lorsqu’on part en « road trip », on a un but, une idée de lieux qu’on aimerait visiter, des gens qu’on aimerait voir ou revoir.

 

Mieux vaut bien se préparer pour s’éviter des ennuis.

Quelques éléments clés pour une intervention bien préparée

1) Un sujet qui intéresse les auditeurs (et colle à la radio/émission)

Assurez-vous d’abord que le sujet intéressera les gens. Vous amenez les gens en « road trip »? Alors, autant qu’ils aiment la destination où vous les conduisez.

Vous faites une émission de jazz et de blues, mais préparez des interventions sur le cinéma plutôt que les artistes qui tournent dans l’émission? Vous faites (peut-être) une grossière erreur.

 

2) Une durée déterminée à l’avance

Une intervention trop courte vous empêchera de livrer des informations pourtant pertinentes, tandis qu’une trop longue risque de faire décrocher les gens. En général, 60 secondes suffisent à livrer suffisamment de contenu.

Au-delà de 2 minutes, vous aurez besoin d’être drôlement passionnant pour garder les gens. À moins que l’émission soit à majorité vocale. Là, c’est différent.

 

3) Un bon fil conducteur

Trouvez un fil conducteur avec la chanson qui vient de prendre fin et, pourquoi pas, avec celle qui suivra.

Reprenons mon exemple du début. Vous aimeriez parler de cinéma dans une émission de jazz et de blues, alors sans doute vaudrait-il mieux que ça soit en lien avec le contenu musical.

Un exemple? Un film prendra l’affiche vendredi au cinéma local, et, imaginez-vous donc, la vedette principale n’est nulle autre que l’épouse du musicien qu’on vient d’entendre. Voilà un bon fil conducteur.

 

4) La façon de livrer votre intervention

Une bonne intervention ne se lit pas; elle se raconte.

Lisez-la bien avant, préparez-vous à essayer de la dire et non la lire. Soyez naturel.

Conseils : Insérez des pauses, des hésitations, quelques points de suspension. Appuyez sur les mots les plus importants.

Préparez dès le commencement de quelle façon vous traiterez le sujet : sur le ton de la confidence, l’humour, la désapprobation, etc.

5) Une conclusion avant même de commencer

Vous savez d’ores et déjà ce qui vous amènera à parler de votre sujet, mais savez-vous comment vous en sortirez?

Mieux vaut vous y préparer à l’avance. C’est souvent à ce moment-là que la majorité des interventions se terminent… en queue de poisson.

On finit l’intervention, on ne sait pas trop comment présenter la prochaine pièce et, malheureusement, on trébuche. Le « punch », c’est très important.

 

C’est comme la conduite automobile. À force de conduire et de voyager, on conduit mieux et l’on devient un voyageur mieux organisé.

En radio, à force de pratiquer, on développe des trucs sur la manière de faire une bonne intervention en ondes.

Certains souligneront des mots-clés autour desquels ils broderont carrément tout le reste de leur intervention. C’est à peu près toujours ainsi que je procède; le crayon surligneur est devenu un ami au fil des années.

D’autres, tels des acteurs aguerris, liront d’une manière tellement naturelle qu’on aura peine à distinguer que l’intervention est écrite.

À vous de développer votre style, mais le but final est de bien commencer, que ça se déroule rondement, et, à la fin, qu’on arrive à bon port.

En terminant, lisez mes trucs pour lire avec naturel en ondes. Ça pourrait aussi vous aider.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.