J’ai commencé à animer à la radio il y a un peu plus d’une trentaine d’années. C’est dire comme je l’ai vu se transformer. Mais, étonnamment, si beaucoup de choses ont changées depuis dans le domaine, le métier n’en reste pas moins étonnamment assez semblable.
Autre époque, autre matériel
Disons-le, la décennie 1990 fut la dernière où l’on a encore pu faire de la radio avec du matériel que personne ne possédait chez soi.
Des magnétophones à ruban pour la production. Des cartouches Fidelipac pour les publicités. Des disques compacts insérés dans des lecteurs Denon DN-950 pour la musique. Des microphones Electro-Voice ou Neumann à quelques centaines de dollars la pièce.
Sans compter, évidemment, tous les équipements nécessaires au traitement sonore et à la transmission.
Eh bien, tout ça, c’est terminé ! Avec l’avènement des nouvelles technologies informatiques et numériques, ainsi que la démocratisation des équipements de production et de transmission sonore, faire de la radio peut sembler à la portée d’à peu près tout le monde. Sauf que…
Quoique la radio ait franchi le cap des années 2000 avec une flopée d’avancées technologiques et tous les changements que cela implique, une chose n’a pourtant pas changée : la base du métier.
Pas une question de contenant mais de contenu
Parce qu’à la base de la radio, ce ne sont pas tant les équipements comme les individus qui rendent la radio intéressante.
Se connecter avec son public. Interagir avec l’auditoire. Être réactif aux événements. Raconter des histoires passionnantes. Demeurer informé, et surtout, très professionnel.
Ce sont là des valeurs qui ne se sont pas perdues mais se sont plutôt transformées avec les bouleversements technologiques.
Nous avions jadis de fidèles auditeurs, qui nous écoutaient tous les jours, et dont plusieurs nous appelaient pour participer aux concours ou partager leur avis lors de tribunes téléphoniques. Certains se pointaient même dans les commerces et les expositions où l’on faisait des reportages publicitaires afin de venir nous serrer la pince.
Aujourd’hui, on a des internautes qui sont certes plus volatiles, et surtout qui zappent d’une station à l’autre, mais qui nous suivent néanmoins sur les réseaux sociaux et nous interpellent souvent à brûle-pourpoint sur mille et un sujets. Ils nous demandent d’être tout aussi pertinents, intéressants et informés que nous l’étions à l’époque.
Dans le temps, on disposait certainement d’encore un peu de liberté dans le ton. C’est vrai. On avait plus de latitude pour dire ce qu’on voulait. On pouvait improviser, afin d’être drôle ou même un brin provocateur.
De nos jours, les balises sont plus étroites. On a perdu un peu de spontanéité et l’on se doit d’être plus sérieux, ou du moins plus consensuel. Avouons-le.
Mais, le rôle d’informer et de divertir, lui, reste aussi essentiel dans l’exercice de ce métier.
Plus ça change, plus c’est pareil
Vous l’aurez donc compris, le métier d’animateur à la radio a beaucoup évolué en 30 ans. Je veux dire, dans sa forme et dans la façon dont on l’exerce.
Comme dans tous les changements, il y a du positif et du négatif.
Mais une chose est sûre : on aime toujours autant notre métier ! Plus ça change, plus c’est pareil dans ce domaine. Nous sommes et demeurerons toujours des passionnés.
Tant et aussi longtemps qu’on se rappellera que la radio, ce n’est pas tant l’équipement ni la méthode de transmission qui la font, mais plutôt la rigueur et l’énergie que l’on déploie dans notre métier, la radio demeurera toujours aussi pertinente et essentielle.
Qu’en dites-vous ? C’est vrai ou pas ?
Pour entendre notre passion du métier, retrouvez-moi ainsi que mon collègue François Coté à l’émission « Peut contenir des infos » sur une vingtaine de radios francophones au pays à chaque semaine, ainsi qu’en rattrapage la semaine suivante dans la section des balados de NosRadios.ca ou sur la page d’accueil de notre site Radiorfa.com.