À l’Île-du-Prince-Édouard ces temps-ci, un groupe a pour ambition de raviver l’idée d’y établir une radio communautaire de langue française. De la pure folie ? Hum ! Voyons ça de plus près.
D’abord une question de disponibilité
Tant sur la bande FM que sur la bande AM, ou même la DAB+ comme on est en train de la déployer en France, la radio par la voie terrestre est un moyen de communication qui jouit d’une portée beaucoup plus large que la radio numérique.
En ce sens qu’elle peut atteindre facilement et rapidement un important bassin de population, et ce, sans contrainte du nombre d’auditeurs, ni de technique.
Comme elle est déjà autorisée en mode hertzien, il ne lui reste plus ensuite qu’à être reprise sur internet sans démarches supplémentaires afin d’accroître encore davantage sa diffusion et sa portée.
Ce qui ne peut évidemment pas être fait aussi facilement avec la radio sur internet, à moins qu’elle formule une demande pour une licence auprès des instances gouvernementales pour devenir elle-même une radio FM.
Avec la bande FM, aucune limitation quant aux nombres de connexions simultanées, à la vitesse de transmission, ou encore aux restrictions géographiques comme celles qui nous sont quelquefois imposées en ligne.
Qu’on soit 10, 100 ou même 100 000 personnes pour l’écouter en même temps, chacun profite de la même expérience d’écoute.
Sans interruption, sans délai, ni forfait de données, ni surfacturation. Partout sur le territoire couvert par une ou plusieurs antennes de transmission. Une fois le récepteur acquis, l’écoute se fait à coût nul pour l’auditeur.
Internet a ses contraintes techniques
On le disait précédemment. Les radios sur internet ne peuvent accommoder qu’un nombre prédéterminé d’auditeurs simultanément.
Il est vrai que certaines radios en ligne bénéficient de plusieurs centaines, voire des milliers de connexions simultanées.
Or, rares sont les petites stations qui profitent toutefois de telles capacités techniques. Tout au plus disposent-elles généralement de quelques dizaines ou centaines d’espaces disponibles pour l’écoute en ligne.
Alors, qu’est-ce que ça signifie ?
Si la radio en ligne permet d’accommoder une centaine d’auditeurs simultanément mais que vous êtes la 101e personne à tenter de vous y brancher, il sera impossible de l’écouter. Aussi simple que ça.
Comme la radio est souvent utilisée pour diffuser des informations essentielles, comme la météo, les nouvelles locales et les événements communautaires, on comprend à quel point il est essentiel que les citoyens puissent s’y tourner spontanément, en toutes circonstances afin de s’informer. Qu’importe s’il vente, s’il pleut ou s’il grêle.
Imaginez devoir signaler l’arrivée imminente d’une tempête, mais de ne pouvoir en informer tout le monde en raison d’une limite des connexions simultanées. C’est un peu embêtant, non ?
Police d’assurance lors des événements météorologiques extrêmes
Incidemment, la radio est une technologie éprouvée qui n’a plus besoin de faire ses preuves quant à sa disponibilité et sa fiabilité.
Dans une province telle que l’Île-du-Prince-Édouard, où l’on trouve encore un certain nombres de citoyens pas forcément bien desservis par une connexion filaire à haute vitesse, et encore moins par les données LTE sans fil, l’aménagement d’une radio FM disposant de 1 ou 2 autres réémetteurs savamment disséminés sur le territoire permettrait de rejoindre une masse critique d’auditeurs.
C’est précisément ce qu’à fait la radio CKJM FM, à Chéticamp, en Nouvelle-Écosse, qui dispose de réémetteurs à Pomquet et Sydney afin de rejoindre d’autres communautés.
De plus en plus de gens peuvent accéder à la large bande, certes. Mais un certain nombre d’autres personnes n’y ont toujours pas accès, comme le démontre le gouvernement provincial.
Savoir qu’on pourra compter en toutes circonstances sur un moyen d’information qui a fait ses preuves comme la radio FM, voilà qui apporte une certaine tranquillité d’esprit aux citoyens.
Surtout lorsqu’on considère que de plus en plus d’évènements météorologiques exceptionnels surviennent, risquant de compromettre évidemment la sécurité des populations à travers les provinces canadiennes, en même temps que seront décimés ou compromises certaines installations internet.
À ce chapitre, est-il nécessaire de revenir sur les événements catastrophiques du printemps 2022 où des milliers de citoyens de l’est ontarien avaient été privés d’internet pendant des jours ?
Des piliers au sein de leurs communautés
De toutes les raisons pour lesquelles on choisit encore aujourd’hui de démarrer un projet de radio FM, la proximité qu’il est possible d’établir auprès de la communauté grâce à un tel outil est parmi les plus importantes.
Les radios FM ont le pouvoir de favoriser en outre la diversité socioculturelle et musicale au sein de leur collectivité par le biais de leur programmation, qui, dans le cas des radios communautaires tout particulièrement, est assumée en grande partie par les citoyens eux-mêmes.
Voilà un excellent moyen, à la fois direct et personnel, de communiquer avec la communauté, et de favoriser en même temps l’engagement et la fidélisation de l’auditoire. Ce sont d’ailleurs des vecteurs de changements qui renforcent les liens entre les gens du milieu en relayant des informations locales et en donnant une voix aux préoccupations communes de ceux et celles qui forment la communauté.
Incidemment, il ne faudrait pas non plus oublier que les radios FM peuvent jouer un rôle clé dans la mise en valeur de talents locaux et de personnalités influentes de la communauté. Des gens envers lesquels les citoyens développent en général un attachement très fort et dont ils sont fiers d’entendre parler à la radio. Qu’ils soient artistes, sportifs de haut calibre, ou personnalités du monde des affaires notamment.
Générer des revenus est plus facile sur la bande FM qu’en ligne
Enfin, on ne se le cachera pas. Quoiqu’il ne soit plus aussi simple qu’à une certaine époque de vendre de la publicité à la radio, il reste que c’est beaucoup plus simple de générer des revenus avec une fréquence FM qu’avec une radio en ligne.
D’ailleurs, les radios communautaires ont la possibilité de générer des revenus grâce à des activités de levée de fonds comme le bingo, ce qui peut contribuer à la viabilité financière, en même temps que se créent des habitudes chez l’auditoire.
Ces radios FM offrent également aux annonceurs locaux une plateforme ciblée pour promouvoir leurs produits et services, soutenant ainsi l’économie locale. Existe-t-il d’ailleurs une preuve d’attachement plus fort à l’égard d’une collectivité et une région que d’y aménager ses studios de production et de diffusion ?
Une radio FM bien gérée et professionnelle peut être reconnue comme un pilier de la communauté, renforçant ainsi l’image et la réputation non seulement de la station elle-même mais de l’ensemble de la région où celle-ci diffuse.
En conclusion
Avec la portée plus large dont elle jouit, en diffusant tant par la voie des ondes terrestres que sur le web, la radio FM permet d’atteindre plus efficacement les citoyens. Elle n’est d’ailleurs pas aussi limitée techniquement que le sont les radios qui opèrent uniquement sur le web.
Les stations FM sont des outils qui favorisent l’épanouissement de l’ensemble des éléments qui composent les collectivités au sein desquelles elles s’installent.
En permettant d’ailleurs aux citoyens de s’y impliquer, comme c’est le cas des radios communautaires, elles se rapprochent encore davantage de leur milieu.
Ce qui les aide dans bien des cas à organiser des levées de fonds fructueuses et à mieux servir du même coup les gens d’affaires qui profitent d’un excellent porte-voix afin de promouvoir leurs biens et leurs services.
N’hésitez pas à nous contacter si vous-mêmes êtes désireux de démarrer un projet de radio communautaire au sein de votre milieu. Nous sommes là pour vous y aider depuis 1991.