(Par Simon Forgues) — Un article récent du quotidien japonais The Mainichi révèle que, là aussi, le ciel s’obscurcit au-dessus des radios communautaires nippones.
Au pays du Soleil-Levant, le nombre de radios communautaires a franchi le cap des 300 pour la première fois l’an dernier. On en dénombre aujourd’hui 303 à travers le Japon, selon l’article.
Or, si le rôle de ces stations reste essentiel pour tenir les populations bien informées, les finances, elles, sont en revanche peu reluisantes.
Environ la moitié des radios communautaires japonaises en crise
Le Ministère des Affaires intérieures et des Communications du Japon a réalisé une étude sur ces radios.
Le constat? 4 radios communautaires japonaises sur 10 (40 %) perdent de l’argent.
Pas moins de 23 stations ont même été contraintes de fermer leurs portes à ce jour.
Une réalité qui démontre clairement la nécessité de mettre en place des mesures afin d’assurer la viabilité économique de ces radios. Car, la mission n’en est pas moins importante.
Depuis 2010, le Japon a en effet renforcé le rôle des radios communautaires. Particulièrement en ce qui concerne le travail qu’elles accomplissent lors de séismes majeurs.
On sait tous à quel point les tremblements de terre y sont fréquents.
Des radios communautaires différentes des nôtres
Il importe de préciser qu’au Japon, les radios communautaires ne sont pas forcément des entreprises d’économie sociale comme les nôtres.
Une situation qui semble d’ailleurs poser un certain problème de conscience au gouvernement japonais.
Quoique l’État reconnaisse le rôle fondamental de ces radios de proximité, un porte-parole du ministère souligne qu’il est plutôt délicat pour le gouvernement d’injecter simplement de l’argent public dans des organisations qui restent tout de même des entreprises privées.
Il faudra donc y réfléchir à d’autres alternatives.
Concluons en mentionnant qu’une telle situation ne devrait pas forcément représenter un problème d’ordre moral pour l’État canadien.
En effet, toutes les radios communautaires comme les nôtres ont un statut d’organisme à but non lucratif. Il ne s’agirait donc pas de subventionner des entreprises privées.
Voilà une preuve de plus que la situation des radios de proximité s’avère préoccupante à travers le monde. Quel que soit la situation géographique ou le statut d’entreprise.
Supplément : document à lire sur les radios japonaises
Ce document en français qui date d’octobre 2012 traite de la radio au Japon. À lire.
(Source : « 40% of community radio stations losing money: survey », The Mainichi, 26 mars 2017)
Les commentaires sont fermés.