Le métier d’animateur radio n’est pas de tout repos. Personne n’y est à l’abri d’un congédiement. Il suffit de quelques mauvaises performances, ou encore d’une gaffe, et Hop ! C’est fini. Voici 8 conseils pour mieux rebondir en de telles circonstances.
Le plus beau métier du monde, tant qu’on l’occupe
Animer à la radio est un beau métier. Comme tout autre métier, il a ses avantages et ses désavantages.
Dans ce cas-ci, on peut être le héros du jour, mais ne soudainement plus l’être quelques mois plus tard.
Certes, c’est moins vrai dans les marchés de petite et de moyenne taille. Admettons-le.
Mais dès le moment où l’on commence à gravir les échelons et atteindre des marchés un peu plus gros, on accepte de s’asseoir dans un siège éjectable.
L’emploi est souvent conditionnel aux performances et aux résultats des sondages.
Si l’on vous montrait la porte demain, seriez-vous prêt ?
Voici quelques constatations et de bons conseils pour affronter un tel congédiement…
(Que je ne vous souhaite évidemment pas.)
1. Le départ en vacances, souvent propices aux congédiements
Les vacances estivales ou des Fêtes sont souvent synonymes de ménage en radio. C’est normal. On en profite généralement, si je puis dire, pour détourner l’attention des auditeurs vers d’autres contenus en ondes et on prépare la saison à venir.
Une fois votre dernière émission de la semaine terminée, vous annoncez à vos auditeurs que vous partez en vacances.
Hop ! Sitôt avez-vous franchi la porte du studio, la direction vous convoque dans son bureau.
Les auditeurs ne vous entendront plus lors de la prochaine saison. On vient de vous annoncer que vous ne reviendrez pas en ondes.
N’en faites pas une paranoïa, mais guettez les signes avant-coureurs.
Ex. : l’embauche d’un nouvel animateur sans qu’aucune nouvelle émission n’ait été planifiée, certains collègues qui sont au courant et changent soudainement d’attitude à votre égard, etc.
Et puis, comme tout le monde, vous savez interpréter le langage non-verbal de vos collègues, n’est-ce pas ?
2. À contrario, on est rarement congédié en période des sondages
Se faire remercier en plein milieu de la saison de radio, ça arrive. Mais, c’est plus rare.
Même dans les stations qui ne sont pas sondées par Numeris (anciennement BBM), on congédie rarement des animateurs en pleine saison d’automne ou du printemps.
On va donner le temps à la pâte de lever, même si, dans certaines radios, on est moins tolérant.
À moins bien sûr de performances vraiment lamentables, on va vous donner un peu de temps pour faire vos preuves.
La plupart du temps, même si la décision est déjà prise d’embaucher un successeur, on attendra que la saison soit terminée avant de vous remercier.
Restez aux aguets. Soyez attentif aux signaux avant-coureur, si je puis dire. Sait-on jamais.
3. Vous n’avez (à peu près) jamais la chance d’aller remercier et saluer les auditeurs
Une fois congédié, on ne vous laissera que rarement ou même jamais retourner en ondes pour remercier les auditeurs une dernière fois et expliquer votre départ.
Car, la radio peut être une « arme » au potentiel dévastateur entre les mains de personnes mal intentionnées.
La direction n’a pas intérêt à vous laisser retourner en ondes et risquer que vous déversiez votre colère sur l’entreprise.
4. Soyez toujours prêt à rebondir rapidement
Enregistrez régulièrement votre émission. Conservez-en les meilleurs segments. Juste au cas où vous en auriez besoin.
Quelques publicités, de bonnes interventions, peut-être un reportage publicitaire particulièrement réussi.
Un bon « air-check », comme on dit dans le métier, ça peut toujours servir pour solliciter un boulot dans une autre radio.
Refaites l’exercice de façon assez régulière. Gardez votre curriculum vitae bien à jour en y intégrant notamment vos contrats connexes (voix hors-champ, animation publique, etc.).
5. Entretenez de bonnes relations avec les gens du domaine
Le monde de la radio peut quelquefois ressembler à un aquarium bourré de requins et de piranhas. Pis encore, les gens ont généralement la mémoire longue. (Désolé, mais c’est le cas.)
Comme il s’agit d’un domaine où il y a beaucoup d’appelés et assez peu d’élus, surtout dans les grosses boîtes, mieux vaut ne pas trop se mettre les gens à dos.
Qui sait ? Dans le futur, l’ancien collègue que vous avez remplacé à quelques reprises pour l’aider à se soigner alors qu’il était malade pourrait être devenu le directeur des programmes d’une autre station.
Songez qu’il sera sans doute plus susceptible de s’intéresser à vos services si vous l’avez aidé et respecté, plutôt que de lui donner des « coups de couteau » dans le dos et n’avez pas tenter de le pousser en bas de l’avion, comme on dit.
6. Entretenez aussi de bonnes relations avec la collectivité
En commençant votre carrière, vous disiez que vous feriez TOUJOURS de la radio ? À la vie, à la mort, pensiez-vous.
Or, ça ne se passe pas toujours comme ça. Demain, votre carrière pourrait prendre fin abruptement.
Tissez de bonnes relations avec les gens de votre collectivité. Des gens d’affaires ou les dirigeants d’organisations connues qui pourraient vous aider dans une réorientation de carrière.
Responsable des communications, agent de relations publiques, représentant aux ventes régionales, etc. Il existe plusieurs métiers connexes qui pourraient vous fournir rapidement du pain et du beurre en cas de besoin.
7. On trouvera toujours une mauvaise bonne raison de vous congédier
Vous avez beau avoir d’excellentes cotes d’écoute, si vous faites une coche mal taillée, il y aura toujours une mauvaise bonne raison pour vous congédier.
L’actualité nous a offert suffisamment d’exemples d’animateurs ces dernières années qui étaient encore au sommet de la gloire, et qui, du jour au lendemain, tombaient en bas de leur piédestal.
Ça n’a pas nécessairement besoin de se passer dans les bureaux ni dans le studio. Même hors de la boîte, vous êtes en quelque sorte l’image de la radio.
8. Gardez vos antennes constamment déployées, comme on dit
Gardez l’œil ouvert et tendez l’oreille. Prêtez attention aux opportunités d’emplois dans le domaine.
Bref, gardez vos antennes en fonction, comme on dit.
Ce n’est peut-être pas forcément aujourd’hui, ni même demain. Mais, quand surviendra le moment fatidique, vous saurez d’ores et déjà où tendre une perche.
Ce n’est pas non plus une mauvaise idée de continuer d’entretenir de bons contacts avec vos anciens profs et anciens étudiants du programme de radio. Qui sait lequel d’entre eux pourrait vous filer un bon tuyau quand vous en aurez besoin.