Votre entreprise préférée a-t-elle collaboré à la plus vaste fraude électorale de l’histoire des États-Unis?
Pas impossible. Certaines organisations commencent d’ailleurs à s’interroger. Leurs messages publicitaires sur Internet ont-ils servis à financer les fraudeurs, comme le relève cet article de NBC News?
Si leurs publicités se sont retrouvées parmi du matériel de propagande ayant contribué à faire dérailler la dernière campagne électorale américaine, il est fort possible qu’effectivement, ces entreprises ont contribué en quelque sorte à faire élire un président de façon un peu (lire: très) douteuse.
Les dossiers entre les mains des enquêteurs
La compagnie Facebook a été récemment contrainte de remettre le contenu de milliers d’annonces publicitaires aux enquêteurs américains.
Des messages qui, dans bien des cas, auraient été assimilées à des articles ou des vidéos de propagande russe. Le but? Saboter l’élection présidentielle de 2016. Oups!
Que diriez-vous si vous appreniez, par exemple, que le gouvernement pourrait avoir acheté des messages publicitaires… qui furent insérés à travers de fausses nouvelles discréditant la candidate démocrate?
Ce serait un peu embarrassant, n’est-ce pas?
Le problème de la publicité en ligne, c’est que plus souvent qu’autrement, elle est placée de façon automatisée. Grâce à des algorithmes. Oui, les fameux algorithmes.
Des mots-clés, des cibles démographiques et d’autres données, pas toujours fiables incidemment. Les pubs sont donc insérées dans des contenus quelquefois douteux. J’avais déjà soulevé cette problématique récemment.
De grandes entreprises américaines ont appris il y a quelques mois que leurs publicités avaient été diffusées aux côtés de vidéos de djihadistes dans YouTube. Voilà que ça recommence, puisqu’il se pourrait fort bien que ce fut aussi le cas dans cette vaste fraude électorale.
C’est en partie pour cette raison que la compagnie AT&T a coupé ses dépenses publicitaires sur YouTube de 76 % au cours de la dernière année. Disney ainsi que Proctor & Gamble ont également pris des mesures similaires. D’autres ont emboîté le pas.
“Fake news”, possible fraude électorale, et, surtout, vraies pubs
Les géants du Web voient leur réputation minés par de tels scandales, et, avec eux, les annonceurs perdent aussi en crédibilité.
Bien sûr Google, Facebook et les autres réagissent. Ils mettent en place des mesures afin d’éviter que de telles situations se reproduisent.
Ça reste toutefois inquiétant de penser que ce n’est qu’aujourd’hui qu’elles passent à l’acte.
Il aura donc fallu la propagande djihadiste ainsi que l’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle pour revoir les procédures?
Et ce sont nous, les médias traditionnels, qui sommes régulièrement pointés du doigt à tort ou à raison pour notre immobilisme?
Ironique, non?
Ça fait des années que la publicité en ligne est gérée de cette façon. Par des ordinateurs qui placent les publicités des grands manufacturiers automobiles et des chaînes de restauration rapide aux côtés des contenus douteux, haineux.
Ça fait des années que vous risquez de voir votre bandeau publicitaire placé directement au-dessus le vidéo d’une décapitation dans YouTube, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’on allume là-dessus.
Allô! Y a quelqu’un qui dort au gaz.
De faux profils Facebook. De la surfacturation. Des cibles géographiques erronées. Des publicités assimilées à de la fraude électorale. Les dossiers s’empilent.
La publicité en ligne a-t-elle été érigée en système pyramidal à la limite de la légalité? Des fois, je commence effectivement à me le demander.
(Source : «Advertisers Getting Nervous About Their Marriage to Google, Facebook», 10 octobre 2017, NBC News)
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