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Fév 14
Exemple de services HD Radio

HD Radio : ce que vous devriez savoir comme radiodiffuseur

Vous avez déjà entendu parler de la HD Radio, mais ignorez de quoi il s’agit ? Aujourd’hui, on vous explique.

Seule technologie en usage en Amérique du Nord

Jusqu’à son abandon total il y a quelques années, le Canada travaillait à l’implantation de la radio DAB (Digital Audio Broadcasting).

C’est la technologie de transmission numérique par voie terrestre la plus répandue actuellement, particulièrement en Asie-Pacifique ainsi qu’en Europe.

On ne s’attardera pas aux détails de la naissance et l’enterrement de la DAB en Amérique du Nord. Vous pouvez consulter ce texte (« Radio numérique au Canada : voici comment notre conversion fut sabotée ») afin de mieux comprendre.

D’autres technologies furent aussi considérées, comme la DRM (Digitale Radio Mondiale) ou encore la DRB (Digital Radio Broadcasting), mais toutes avec un accueil plus ou moins enthousiaste des grands radiodiffuseurs.

Bref, devant l’échec retentissant de la conversion des stations traditionnelles vers la radio numérique au tournant des années 2000, une seule technologie fut retenue depuis : la HD Radio. Celle choisie par les Américains.

 

La HD Radio, l’art de mélanger analogique et numérique

La HD Radio est une technologie appelée IBOC, c’est-à-dire In-band on-channel.

On utilise une partie des infrastructures et équipements existants d’une station afin de transmettre un signal analogique existant, auquel se greffe une programmation audionumérique en parallèle.

On transmet donc (In-band) sur la bande de fréquences traditionnelle AM ou FM, selon la station, mais on utilise des canaux adjacents (on-channel) afin de transmettre jusqu’à 3 services audionumériques supplémentaires, qui incluent de l’information textuelle et visuelle.

Il faut mentionner qu’un récepteur compatible est nécessaire afin de capter les stations HD Radio. En voici quelques exemples.

Ceci étant dit, de plus en plus de fabricants d’automobiles installent un récepteur HD Radio de série dans certains modèles de véhicules. C’est particulièrement le cas des grands manufacturiers nord-américains, puisqu’il s’agit de l’unique technologie de radio numérique par voie terrestre utilisée sur le continent.

On estime qu’à ce jour, plus de 50 millions de véhicules sur les routes nord-américaines disposent d’un récepteur pour capter la HD Radio.

Tant et aussi longtemps que la radio continue de transmettre un signal sur la bande FM, les auditeurs qui ne disposent pas d’un récepteur numérique continuent quant à eux de recevoir la programmation analogique AM ou FM traditionnelle.

 

Un exemple d’utilisation de la HD Radio

Supposons que mon organisation dispose d’une licence de radio FM généraliste. Celle-ci transmet à la fréquence 97.9 MHz.

Avec l’approbation du CRTCCRTC Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) est l’organisme public indépendant qui réglemente les secteurs de la radiodiffusion et des télécommunications au Canada., ainsi que le service de la Gestion du spectre et des télécommunications, il serait possible d’offrir jusqu’à 3 services de HD Radio, en plus, évidemment, de mon service de base.

La station continuerait donc d’émettre sa programmation régulière généraliste au 97.9 FM pour ceux ne disposant pas d’un récepteur HD Radio. À laquelle je pourrais ajouter, à titre d’exemple :

  • 97.9-1 HD1 (la même programmation que la bande FM mais en numérique);
  • 97.9-2 HD2 une programmation à 100 % de musique classique et de concert;
  • 97.9-3 HD3 une programmation de musique country/western en français;
  • 97.9-4 HD4 une programmation de musique du monde et folklorique.

Contrairement à la radio par satellite ou par streaming IP, les auditeurs n’ont pas besoin d’adhérer à un forfait de données, ni payer de frais d’abonnement.

Ils profitent gratuitement de cette offre supplémentaire de chaînes audionumériques. Seul un récepteur compatible est nécessaire.

Exemple de services de HD Radio

Exemple de services de HD Radio (Photo : Wikimedia Commons)

 

Quelques points importants à savoir

Toutefois, il existe des frais supplémentaires pour les radiodiffuseurs.

Car, contrairement à d’autres standards de radio traditionnelle ou numérique, qui sont ouverts et libres de droits, la HD Radio ne l’est pas.

La technologie appartient à Xperi; il faut donc verser une redevance à l’entreprise afin de disposer de canaux supplémentaires. C’est ainsi qu’elle fait son argent.

L’entreprise est plutôt avare de détails sur les tarifs et, généralement, on invite les stations intéressées à joindre le service commercial pour des détails.

Toutefois, d’après des informations qui datent d’août 2021, on sait que les stations éducatives non commerciales (régulières ou à faible puissance) paient un droit de licence de 5 000 $US. Du moins aux États-Unis. (Source)

Ces stations sont à peu près l’équivalent de nos radios communautaires canadiennes.

Il leur faut débourser un acompte de 2 000 $, auxquels s’ajouent des frais annuels de 600 $US par an pendant 5 ans.

Une fois ces droits acquittés, il est possible pour les radios non commerciales d’ajouter jusqu’à trois chaînes supplémentaires (HD2, HD3 et HD4) sans tarification permanente supplémentaire.

Or, ceci n’inclut évidemment pas les coûts liés à l’acquisition, l’opération et le maintien des équipements nécessaires.

Il faudra donc allonger quelques dizaines de milliers de dollars afin d’acquérir un émetteur numérique spécial. Davantage encore si l’on compte proposer plus d’une chaîne supplémentaire.

Si vous avez des questions ou, vous-même, souhaitez apporter des précisions sur la HD Radio, n’hésitez pas à commenter ci-dessous.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.

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