Nos publications
Mai 03
Une peinture de style impresionniste illustrant le futur de la radio

Non, l’avenir de la radio FM telle qu’on la connaît n’est pas incertain

« Par contre, je pense que l’avenir de la radio FM telle qu’on la connaît aujourd’hui est un peu incertain. » J’avoue. En lisant une telle affirmation dans un article paru en ligne récemment, j’ai haussé un sourcil. Je me suis questionné sur les raisons pour lesquelles quelqu’un pouvait croire que l’avenir de la radio FM était incertain.

Coexistence harmonieuse entre numérique et analogique

Bien que la technologie numérique ait apporté de nouvelles façons d’écouter notre musique préférée et nos informations, il est un peu présomptueux d’affirmer que « l’avenir de la radio FM telle qu’on la connaît aujourd’hui est un peu incertain.»

Premièrement, parce que la radio sur les ondes hertziennes demeure encore très écoutée. Elle continue d’être une source d’information et de divertissement populaire pour de nombreuses personnes dans le monde entier.

Même la radio AM, dont plusieurs prononcent pourtant l’oraison funèbre depuis des années, reste écoutée par plus de 80 millions d’Américains à tous les mois. C’est tout dire.

D’après moi, les opérateurs de stations de radio sont capables de marcher et mâcher de la gomme en même temps.

Ils peuvent parfaitement opérer des antennes FM s’ils le souhaitent, tout en embrassant les technologies numériques à pleine bouche. Non ?

D’accord. On a connu ces dernières années un certain fléchissement dans l’écoute via les ondes hertziennes.

Mais, il serait hasardeux de s’aventurer à prédire l’horizon rapproché ou même éloigné où la radio FM telle qu’on la connaît aujourd’hui disparaîtra.

La coexistence harmonieuse entre le numérique et l’analogique perdurera, et ce, plusieurs années encore. Croyez-moi.

La radio FM offre l’accès le plus universel qui soit

D’abord, la radio FM est universellement accessible. Tout le monde y a accès. Sans recourir à l’internet ou un appareil numérique.

Les données de l’Union internationale des télécommunications nous rappellent qu’environ la moitié de la population mondiale n’a pas encore accès à l’internet à haut débit.

Environ 3,7 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à la haute vitesse. Et encore moins à des forfaits de données illimitées. Une technologie qui, on va s’entendre là-dessus, est loin d’être un luxe lorsqu’on souhaite consommer des produits artistiques et culturels sur les plateformes numériques.

Quelqu'un qui écoute la radio sur un récepteur portable

Crédit photo : joesef key

Même au Canada, l’accès à la haute vitesse n’est pas aussi répandu qu’on aimerait bien le croire. Quand on peut y accéder, les tarifs restent d’ailleurs bien souvent prohibitifs à plusieurs endroits du pays. Le Canada étant l’un des pays où l’accès à l’internet à haut débit est parmi les plus onéreux de la planète.

Combien ça vous coûte pour écouter la radio FM ? Poser la question, c’est y répondre.

Un mode de communication respectueux de l’environnement

Incidemment, l’accès gratuit à la radio FM via les ondes hertziennes n’est pas négligeable non plus au niveau… environnemental.

Eh, oui ! Le mot est dit : l’environnement.

Non seulement les coûts de réception sont-ils nuls pour l’auditoire, mais la diffusion FM reste aussi beaucoup moins onéreuse et bien moins énergivore que les technologies numériques.

La consommation énergétique plus faible pour diffuser la radio FM rend celle-ci beaucoup moins dommageable pour l’environnement que les centres de données informatiques, ou même que les émetteurs de télévision.

Oui, la radio FM est clairement plus respectueuse de l’environnement que la télévision et les services de ‘streaming’ en ligne.

Une importance qui n’est pas négligeable. Surtout à une époque où l’on doit se préoccuper des questions énergétiques et environnementales comme jamais.

De plus, la radio FM génère très peu de déchets électroniques, tant pour la réception que la transmission.

Contrairement aux appareils électroniques tels que les téléviseurs, téléphones cellulaires et ordinateurs, les récepteurs de radio ne deviennent pas obsolètes rapidement. Ils n’ont pas besoin d’être remplacés aussi fréquemment.

Même chose d’ailleurs pour les équipements de transmission, dont la durée de vie s’étend sur davantage d’années que les serveurs informatiques.

Une facilité d’utilisation sans pareil

Enfin, la radio FM, comme toute radio sur les ondes terrestres d’ailleurs, est facile à utiliser.

Pas besoin de compétences techniques, ni de leçon avancée pour l’écouter. Les auditeurs allument simplement leur récepteur radio et syntonisent leur station préférée.

Il est ironique de constater, que, même après plus de trois décennies d’existence et le fait qu’il soit répandu à l’échelle mondiale, l’internet demeure encore aujourd’hui une bête difficile à apprivoiser pour de nombreuses personnes.

Même au Canada, l’un des pays les plus industrialisés de la planète. La littératie numérique reste un problème même chez nos jeunes.

La radio FM est d’autant plus facile encore à consommer, que, contrairement aux services de ‘streaming’ en ligne qui peuvent être affectés par les interruptions d’internet et les pannes de serveurs informatiques, celle-ci offre une fiabilité beaucoup plus grande. On y a même recours pour continuer de s’informer lors des pannes de courant.

En clair, prétendre que « l’avenir de la radio FM telle qu’on la connaît aujourd’hui est un peu incertain » est au mieux présomptueux, au pire carrément téméraire.

Non, la radio FM sur les ondes hertziennes n’est pas prête de mourir.

Cette technologie est à la fois éprouvée et fiable. Elle offre des avantages uniques et indéniables.

Même si de nouvelles technologies continuent d’émerger, la radio FM demeurera encore longtemps une source d’information et de divertissement populaire.

N’ayez aucune crainte là-dessus. Aucune. Je vous le promets.

L’avenir de la radio FM telle qu’on la connaît aujourd’hui est assuré pour plusieurs années. J’en suis certain.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.

1 commentaire

  1. Alain L.
    03/05/2023 à 14:58 · Répondre

    La radio était sensé mourir avec la TV, les walkman, le VHS, Internet, etc. C’est nous qu’on risque d’être morts quand ça va mourir cette petite bete-là. lol

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *