Combien de fois avez-vous lu ou entendu un ami, particulièrement dans les médias sociaux, qui partageait une information en réalité complètement erronée ? Sauriez-vous toutefois le remettre sur les rails s’il était dans l’erreur ? Voici quelques conseils pour y parvenir.
1) Comprenez d’abord la mésinformation et la désinformation
Sauriez-vous faire la différence entre la mésinformation et la désinformation pure et simple ?
La ligne semble ténue. C’est vrai. Mais il y a une différence.
Elle ne tient très souvent qu’à une toute petite chose : la méconnaissance d’un sujet.
Voyons la définition de l’Office québécois de la langue française à propos de la mésinformation :
MÉSINFORMATION [n.f] : « Information transmise au moyen des médias de masse ou des médias sociaux, qui est considérée comme véridique par l’émetteur, mais qui, en réalité, déforme les faits ou est erronée. » (SOURCE)
Cette fois, voyons plutôt comment décrit-on la désinformation :
DÉSINFORMATION [n.f.] : « Information erronée ou déformant la réalité, qui est transmise au moyen des médias de masse ou des médias sociaux, dans le but de manipuler l’opinion publique. » (SOURCE)
Bref, si l’on véhicule sciemment des informations erronées ou déformées, on fait clairement de la désinformation.
Beaucoup de complotistes sont des gens éminemment intelligents et manipulateurs, parfaitement conscients de véhiculer de fausses nouvelles, mais qui n’ont d’autre but que de servir leur agenda et leurs propres intérêts.
Si l’on véhicule de l’information qu’on croit réelle, mais qui ne l’est pas ou du moins pas complètement, on est peut-être simplement mal informé sur le sujet. Continuons…
2) Ne cherchez pas la confrontation
Tout part très souvent dans la façon d’aborder les gens.
En débarquant dans une conversation Facebook avec des injures et des accusations de mensonge, les risques sont élevés que vos interlocuteurs se braquent et se campent sur leurs positions.
Vous n’êtes pas dans une partie d’échecs où le but est de mettre votre adversaire en échec. Le but est de rectifier les faits et rétablir la vérité.
Ne lancez pas d’accusation frontale. Ouvrez le dialogue afin de mieux comprendre; vos interlocuteurs risquent d’être plus réceptifs.
Vous décèlerez rapidement une personne de bonne foi d’une autre qui ne l’est pas, simplement à la façon dont se déroule la discussion.
3) Voyez les motivations derrière une publication infondée
Tentez de comprendre les motivations derrière une publication incorrecte ou simplement déformée.
Si une personne partage régulièrement des informations erronées sur un sujet particulier, et ce, en toute connaissance de cause, sans doute le fait-elle dans un but de désinformer.
Mais peut-être le fait-elle simplement par méconnaissance des faits et des circonstances.
L’incompréhension d’une situation, ainsi que les sentiments et les émotions peuvent nous amener quelquefois à stopper notre recherche de vérité et ne plus contre-vérifier.
En comprenant mieux qu’elles sont les motivations de la personne, vous saurez mieux comment intervenir,
4) Scrutez quelques-unes des publications de la personne
Il est souvent facile de voir si une personne verse dans la désinformation, ou si elle est plutôt mal informée.
En scrutant quelques-unes de ses autres publications. on peut voir si les mêmes informations incorrectes reviennent fréquemment.
On peut aussi regarder comment réagit-elle lorsqu’elle est confrontée sur les faits erronés ou incomplets.
Cherche-t-elle le dialogue et la connaissance ou plutôt la contre-attaque systématique ? Dans la seconde option, il y a tout lieu de croire qu’elle est bien campée sur ses opinions.
Que les informations soient fondées ou pas, elle cherche sans doute à désinformer pour diverses raisons. Par exemple, pour soutenir une cause, appuyer une candidature ou une idéologie politique, nuire à quelqu’un, etc.
En revanche, si cette personne semble ouverte à dialoguer et échanger respectueusement, peut-être ne comprend-elle simpelement pas parfaitement la situation.
5) Étalez des sources fiables et irréfutables
Si une personne se méprend sur une information, mais n’est jamais intervenue là-dessus, peut-être est-elle de bonne foi.
Quand une nouvelle nous interpelle particulièrement et nous conforte dans nos valeurs et nos opinions, on a tendance à lui prêter davantage de crédit.
Une nouvelle qu’on n’aime pas n’est pas forcément fausse, et, à l’inverse, une information qui nous plaît n’est pas forcément vraie non plus.
Si vous étayez votre argumentaire avec des preuves solides de sources fiables, votre intervention risque d’être plus fructueuse.
Prenons un exemple. Une information circule à l’effet que 20 000 chiots par année sont abattus dans la province pour être mangés.
Une personne sensible au bien-être des petits animaux criera assurément au scandale et que l’humain est d’une cruauté sans nom.
Or, si des sites tels que la SPCA ou les corps policiers provinciaux réfutent en toutes lettres de telles informations, les gens de bonne foi reviendront bien souvent sur leurs affirmations. Parfois même jusqu’à faire disparaître la publication erronée.
Par contre, la personne qui cherche à désinformer réfutera sûrement vos preuves par des expériences personnelles, des liens douteux, voire des témoignages inexistants et difficiles à prouver.
Un dernier conseil
Ne vous campez pas vous-même sur vos opinions et vos impressions.
Si vous voyez une info d’un ami qui vous semble erronée, ayez la certitude qu’elle l’est. Vous pourriez être surpris par une simple vérification des faits.
Nous avons tous nos valeurs et nos idéologies qui prennent quelquefois le dessus sur la réflexion et le bon sens.
En faisant preuve d’ouverture, puis en consultant des publications comme ce texte (« Quand Socrate filtrait les fausses nouvelles à coups de passoires ») et celui-ci (« Êtes-vous immunisé contre les fausses nouvelles? Ce jeu vous y aidera »), nous pouvons tous contribuer à assainir l’internet.
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