(Par Simon Forgues, agent de développement et communication) – Le ministre fédéral des Finances Bill Morneau a déposé hier le second budget du gouvernement libéral de Justin Trudeau. Pour les médias locaux? Rien.
Le document ne renferme en effet aucune mesure destinée clairement aux médias et encore moins à ceux en situation de minorité linguistique comme les nôtres.
Par contre, s’il n’y a la trace d’aucun chèque, on peut quand même y trouver un énoncé qui laisse poindre, en tout cas je l’espère, un peu de lumière au bout du tunnel. Suis-je trop optimiste? Dites-le-moi.
Après avoir consulté, il faut agir
Au cours de la dernière année, rappelle le budget 2017, la ministre du Patrimoine canadien a tenu des consultations sur l’avenir d’Internet et des médias d’information ainsi que le rôle du contenu canadien dans un univers qui s’avère de plus en plus numérique.
Je l’en remercie personnellement, puisqu’il était temps qu’un bon remue-méninges se fasse.
Au terme des consultations, dont les résultats sont disponibles en ligne, plusieurs Canadiens ont exprimé clairement « qu’il faudrait investir dans les médias d’information, dont les stations de radio communautaires et les stations de télévision locales, ainsi que CBC/Radio-Canada. » (La culture canadienne dans un monde numérique, 21 février 2017, p. 35)
Or voilà qu’hier, on nous dit dans le budget que le gouvernement compte examiner de quelle façon il serait possible d’assurer « un avenir plus solide aux médias canadiens et à la création de contenu canadien. »
Euh! C’est qu’il est minuit moins une, mesdames, messieurs.
L’accès à l’info locale est en sérieuse difficulté dans les communautés. Et ce n’est pas avec Facebook ou Twitter et leurs algorithmes qui décident ce qu’on doit lire ou pas qu’on réussira à endiguer le phénomène.
Pour les “buzz news”, ça va. Pas de crainte. Pour les nouvelles du conseil municipal en revanche, on repassera.
La fin des haricots pour les médias locaux?
Aujourd’hui, la mort de nos médias, demain de nos commerces locaux. Après demain?
Je ne vous parle pas de conglomérats ni de magnats de la presse; je vous parle de petits médias qui informent leur population.
J’ose croire que des mesure viendront plus tôt que tard, car des francophones en situation de minorité linguistique n’auront bientôt plus accès aux seuls médias d’information locaux auxquels ils tiennent.
D’autres détails sur l’examen seront annoncés au cours des prochains mois, précise-t-on dans le budget.
Après un comité parlementaire de Patrimoine canadien sur l’importance de préserver l’accès des Canadiens à leurs médias locaux, ainsi qu’un vaste chantier pancanadien sur l’univers numérique, vous dire comme j’en trépigne d’impatience serait un euphémisme.
Souhaitons que la montagne n’accouche pas d’une souris. Ça pourrait finir par coûter beaucoup plus d’argent en consultations qu’en mesures concrètes.
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