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Juin 22
Une personne qui tient un masque

Comprendre — un peu mieux — les fausses nouvelles en 7 points

Pour mieux comprendre les fausses nouvelles, et éventuellement éviter d’en propager soi-même, il faut user d’un peu de psychologie et se pencher sur leur fonctionnement. Aujourd’hui, nous allons vous y aider.

Une responsabilité qui vient avec le micro

Quand on prend le micro, on se doit d’assumer une certaine part de responsabilité. Car, l’usage des ondes publiques requiert un minimum de précaution.

Aussi, avant d’entrer en ondes et de rapporter à vos auditeurs une information que vous avez lue ou entendue quelque part, sans doute devriez-vous prendre conscience de quelques petites choses afin d’éviter la propagation de fausses informations.

1) Une nouvelle qu’on n’aime pas n’est pas forcément fausse

Ill faut d’abord prendre conscience qu’une nouvelle peut nous choquer ou ne pas refléter nos valeurs sans qu’elle ne soit fausse pour autant.

On s’est tous dit un jour ou l’autre en prenant connaissance d’une nouvelle : « Non ! Ça ne se peut pas. C’est impossible ! »

Qu’il s’agisse de la mort subite d’un proche, ou encore l’incendie de notre restaurant préféré. Or, des faits qui sont clairement énoncés, démontrés et éprouvés ne sont simplement que… des faits.

Le déni ne rend pas les faits moins réels.

Le Larousse définit un fait de la façon suivante :
[n. m.] (latin factum, de facere, faire)
1. Acte, phénomène, action;
2. Chose, événement qui se produit, cas;
3. Ce qui est reconnu comme certain, incontestable.

Autrement dit, on aura beau n’être pas d’accord et faire du déni devant des faits qui nous déplaisent ou ne cadrent pas avec nos valeurs. Mais, ils n’en sont pas moins des faits.


2) Une information qui nous plaît n’est pas forcément vraie

Dans le même ordre d’idée et complètement à l’opposé, ce n’est pas parce qu’une info fait notre affaire qu’elle est forcément vraie.

Ça arrangerait sans doute plusieurs amateurs de hockey d’apprendre que la LNH décide (finalement!) de déménager un club à Québec.

Sauf que…

Tant et aussi longtemps que ce n’est pas confirmé, ça reste une rumeur, une spéculation, au mieux une simple possibilité.

Soyez prudent avant de vous emballer inutilement autour d’une information lue ou entendue quelque part.

La première chose à faire, c’est de prendre un peu de recul. Toujours.

1) Vérifiez;
2) Contre-vérifiez avec d’autres sources, et;
3) Si vous en avez le temps, répétez à partir du point A.


3) L’opinion et l’information sont deux choses bien distinctes

L’information s’appuie sur des faits réels et documentés. Il peut s’agir de statistiques, de relevés sur le terrain, de témoignages de personnes impliquées.

L’opinion, elle, s’appuie plutôt sur des idées et une interprétation personnelle. Parfois même sur de pures hypothèses et des théories.

C’est pour ça d’ailleurs que, dans les bons journaux, la section opinion est toujours distincte de l’information.

Parce que les opinions ne devraient JAMAIS laisser croire au public qu’elles se substituent aux faits.

Assurez-vous de distinguer une opinion des faits réels.


4) La viralité n’est pas gage de réalité

Une nouvelle dont tout le monde parle n’est pas forcément réelle.

Nous pourrions être 100 ou même 2 000 personnes à vous raconter le même mensonge, mais il ne serait pas plus vrai.

Tant et aussi longtemps qu’une info virale n’a pas subi l’épreuve des faits, ce n’est qu’une info… virale. Point.

Internet regorge de tels contenus. Ils sont sans doute très drôles à présenter en ondes. Mais encore faut-il qu’ils soient réels et rapportés par des sources fiables et crédibles.


5) Le temps n’arrange pas la réalité

Ce n’est pas parce qu’un mensonge circule en ligne depuis 5 ou 10 ans qu’il est véridique. Un canular ou une erreur répétés ad nauseam ne deviennent pas des vérités.

Consultez les sources dont on vous parle dans ce texte. Ça pourrait vous aider à distinguer le vrai du faux.

Vous y lirez dans certains cas des infos qui circulent depuis plusieurs années, mais qui ne sont en fait que de parfaites légendes urbaines.


6) La popularité n’achète pas la crédibilité

Un mensonge raconté par un candidat à la présidence d’une pays ou une actrice très connue n’est pas plus réel que celui raconté par un quidam.

Une fausse nouvelle reste une fausse nouvelle. Qu’importe qu’elle soit énoncée par notre vedette préférée ou notre beau-frère.


7) Internet n’a pas créé les fausses nouvelles

Enfin, rappelez-vous que tout le monde peut créer une fausse nouvelle.

Une personne seule. Un groupe d’intérêt. Une organisation politique. Etc.

Chacun a ses raisons. Soit par cupidité. Par intérêt politique. Par mesquinerie. Etc.

Les fausses nouvelles existent depuis (presque) la nuit des temps. On s’en sert pour tromper l’ennemi, asservir la population, gagner des élections, stopper des projets, etc.

L’internet et les réseaux sociaux n’ont fait qu’accélérer leur propagation. Tout simplement.

À titre d’exemple, des chercheurs ont calculé qu’une fausse nouvelle lancée sur Twitter circulait à peu près six fois plus vite qu’une histoire réelle.

Ça va vite, n’est-ce pas ? Beaucoup plus qu’à l’époque où les fausses nouvelles étaient rapportées sur le perron de l’église à la sortie de la messe.

On en parle dans des articles de L’Obs, Sciences et Avenir, La Presse et quantité d’autres sources bien documentées.

 

En conclusion

On n’arrivera sans doute jamais à éradiquer les « fake news ». Elles existent depuis la nuit des temps ou presque, comme je le disais précédemment.

Par contre, on peut apprendre à les détecter, afin de ne plus en répandre soi-même et les combattre.

Donc, avant d’entrer en ondes avec une info, assurez-vous que vous ne contribuez pas vous-même à propulser une fausse nouvelle du cyberespace jusqu’au monde réel.

À propos de l'auteur

Professionnel du domaine des médias électroniques avec plus de 30 ans d'expérience, Simon Forgues est à l'emploi de l'Alliance des radios communautaires du Canada depuis 2007. Diplômé en animation radio et télévision au Collège Radio Télévision de Québec, il possède aussi une attestation d'études en création de podcast du Collège Bart. Impliqué dans de nombreux projets liés à la radiodiffusion, et ce, de l'idéation de contenu jusqu'à la production, il a œuvré dans différentes radios du Québec et de l'Ontario, où il a cumulé également des tâches liées à la coordination musicale et à la programmation.

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